Salle comble au théâtre de Roanne pour accueillir Chris Potter quartet. En préambule du concert, Stéphane Boutet, président de Canal Jazz, nous fait la primeur du programme jazz de la saison prochaine :
16 novembre 2019 :
IRAY Trio
Iray, l’unité en Malgache. Le pianiste Liva Rakotoarison mêle avec profondeur la richesse rythmique de son île natale à la richesse harmonique des grands noms du jazz actuel. Ce trio incarne avec subtilité combien le jazz est affaire de métissage.
Distribution :
- Liva Rakotoarison : Piano
- Vincent Girard : Contrebasse
- Elvire Jouve : Batterie
David Bressat « True Colors »
«TRUE COLORS » est une musique à découvrir à sa source. Le quintet joue et rentre en interaction avec le public, offre à l’auditeur l’intimité d’un son qui s’élabore devant lui.
On sent le souffle des cuivres, devine les improvisations qui se dessinent, sursaute au gré des humeurs d’une rythmique enragée, entre forces et fragilités, au cœur du cheminement artistique…
Elu Citizen Jazz et révélation Jazz Mag
Distribution :
- David Bressat : Piano
- Eric Prost : Saxophone
- Aurélien Joly : Trompette
- Charles Clayette : Batterie
- Vincent Girard : Contrebasse
14 décembre 2019 : Hommage à Michael Brecker par le trio Charlier Sourisse Winsberg
Pour un trio comme celui-ci, le fait de se retrouver autour d’un
musicien comme Michael Brecker n’est pas anodin.
A première vue, pas de saxophoniste à l’horizon ! Mais pourtant, ces jazzmen ont grandi au son du saxophone de ce grand savant fou, véritable comète dans les années 80, qui s’est malheureusement éteinte en 2007. Il a imposé son alphabet musical à toute une génération de musiciens, et à ce jour a rejoint le panthéon des légendes du jazz.
Charlier et Sourisse, complices depuis 30 ans se sont adjoint les services du guitariste Louis Winsberg pour relever avec brio le défi de l’hommage.
Distribution :
- André Charlier : batterie
- Benoit Sourisse : orgue Hammond B3
- Louis Winsberg : guitare
14 mars 2020 : Laura Perrudin « Impression »
Le parcours de la jeune harpiste et chanteuse Rennaise est aussi hors du commun qu’éclectique.
Une enfance bercée par le jazz, un double cursus en harpe celtique et harpe classique au Conservatoire, un grand appétit pour la pop, l’électro, la soul, le hip-hop et une curiosité infinie pour les nouvelles technologies.
Dans ses propres perceptions proches de la synesthésie, les sons sont couleurs et les compositions tableaux, un univers onirique et impressionniste, écrins délicats pour la poésie de William Shakespeare, Oscar Wilde, W.B. Yeats, Edgar Poe ou James Joyce.
- Laura Perrudin : Chant, Harpe
En première partie, un ensemble de Harpes du Conservatoire Roannais Agglomération, donnant suite à une rencontre travail avec Laura Perrudin.
16 mai 2020 : Quartet Dinosaur.
Laura Jurd , jeune trompettiste britannique de la nouvelle génération BBC mène le quartet Dinosaur depuis 2010. Sa réputation de compositrice explose sur la scène émergente londonienne. Ce quartet de jazz électro, découvert à Cheltenham jazzfest ( UK) écume les scènes du monde (North Sea Jazz, Montreal Jazz festival…). Les quatre membres de Dinosaur distillent un groove infusé de folk rock et des mélodies brillantes rappelant parfois Miles Davis, le tout ficelé par un amour du tempo et de l’improvisation. A découvrir absolutely !
Distribution :
- Laura Jurd : trompette, clavier
- Elliot Galvin : claviers
- Conor Chaplin : guitare basse
- Corrie Dick : batterie
Le concert débute par quelques notes à la flûte vite engrangées sur le looper qui reste en toile de fond pour une première envolée au saxophone, instrument que Chris Potter ne lâchera plus de la soirée .
La play-list puise dans le répertoire du dernier opus en date : Circuits.
L’énergie est palpable entre ces quatre musiciens de haut vol. Tim Lefbvre à la basse répond instantanément aux impulsions du ténor et pose une assise qui ne retombera à aucun moment. Quant à Justin Brown c’est un accompagnement grandiose derrière sa batterie qu’il nous offre avec des rythmes et une interprétation défiant toutes les limites de son instrument.
L’improvisation de Craig Taborn, entre clavier et Rhodes, confirme la puissance de l’alchimie qui soude la formation.
The Nerve, amené par le son grinçant des baguettes sur les cymbales, instaure une atmosphère irréelle jusqu’à l’entrée du thème au saxophone, répétitif, syncopé, désarçonnant, aussitôt repris par la basse et le clavier qui vont porter avec fougue les introspections instrumentales de Chris Potter, suivies d’un chorus intimiste de Craig Taborn, la main droite sur le Rhodes et la gauche sur le piano.
L’énergie monte et envahit le théâtre sur un rythme infernal, tandis que les notes se déversent à gros remous du pavillon du ténor.
Le morceau suivant laissera une large place au talent de Justin Brown impressionnant de célérité.
Vient Green Pastures introduit par Chris Potter qui explore avec une dextérité et une facilité déconcertantes toute la tessiture (et même au-delà …) de son saxophone. Le morceau se termine dans une osmose totale et bouillonnante des instrumentistes.
Enfin le Rhodes commence avec quelques notes suivi par la basse seule avant l’entrée du saxophone tout en douceur et très mélodieux ; ils nous amènent inexorablement sur un tempo très rapide où chacun affiche une virtuosité sans faille, les doigts de Chris Potter frôlent les clés de son instrument.
Après un chaleureux rappel, les musiciens ne se font guère prier pour conclure sur un rythme africain impulsé par la batterie, suivi de près par le saxophone, la basse et le piano tout aussi exotiques.