Seul concurrent masculin de cette édition, Clément Brajtman ose la tendresse. Chanteur et batteur, ce n’est pas courant, il ose aussi le devant de la scène plutôt que de rester vissé derrière ses fûts. Avec une voix qui oscille entre Harry Connick Jr, Nat King Cole, Henri Salvador et Bob Dorough quand il est derrière sa batterie (dixit Nicolas Béniès), Clément Brajtman entame le set avec une composition d’Alexis Pivot (piano) : La saison prochaine. La mélodie et les arrangements sont sobres, les paroles ont du sens et évoquent des émotions tout aussi familières. Après I’m in the mood for love où on commence à comprendre une partie de la filiation vocale, une seconde composition d’Alexis Pivot, Valentin, apporte une première touche latine. Pour Born to be blue, dont le plus illustre interprète n’est autre que Chet Baker, Antoine Laudière enflamme la place par un chorus de guitare qui restera dans les mémoires.
River Man, de Nick Drake, soulève l’enthousiasme du public, connaisseur ; certains n’avaient jamais entendu cette chanson que sur vinyle, dans leur enfance.
L’appuntamento, chanson italienne, conclut le set. Pour le rappel, Clément Brajtman « se déballonne », comme il dit, et choisit la sécurité en interprétant Les feuilles mortes ; nous aurions préféré un peu plus d’audace, plus en harmonie avec le reste de sa prestation.