Il y a différentes façons de voyager, celle que nous propose le sextet Alula est des meilleures !
De pays en pays, de rive en rive, de langue en langue, Alula nous emmène sur les notes de sa musique ensorcelante et enveloppante.
Alula, sextet créé au début des années 2000 à l’initiative du compositeur-saxophoniste et ornithologue Christophe Dehoucq aux sax alto, sax Ut et aux claviers, réunit autour de lui la magnifique chanteuse et compositrice congolaise Swala Emati, Philippe Razol au sax soprano et ténor et ordinateur, le guitariste australien Alex Stuart, le bassiste Gilles Sonnois et le batteur Gérald Portocallis.
Les pagnes drapant les pupitres nous invitent à l’exotisme. Fermez les yeux et c’est parti, pour l’Afrique d’abord, en compagnie de la voix chaude et grave de Swala qui chante en langue kikongo. La musique est énergique, mais aussi envoûtante, aidée en cela par les cassures de rythmes. Chaque musicien prend sa place dans un ensemble énergique et doux, où chaque personnalité peut s’affirmer : les puissants saxos, la virevoltante guitare électrique . ….
D’Afrique avec Lona, nous allons sur les rives du Guadalquivir avec Biyadhoo et c’est l’espagnol qui prend la relève dans la bouche délicate de Swala, qui savoure les mots avec sensualité. Puis le Cambodge avec Ankor et retour dans la forêt gabonaise à la recherche des esprits avec Banzi Iboga. Les compositions sont à l’image de l’évocation, rassurantes, dansantes ou aériennes.
Mais l’originalité vient aussi de la passion de Christophe pour l’ornithologie et la nature qu’il se plaît à mettre en notes, et à inviter dans ses compositions dans lesquelles s’infiltrent les chants des oiseaux ou le bruit de l’eau. Les morceaux Nostalgia in tropical rainforest, Tubbataha ou Les nouragues en sont une belle démonstration.
Ce fut un moment de grâce et de plaisir que le public du Jazz club de Grenoble a passé avec Alula, ce jeudi là