02/07/2021 – Richard Bona et Alfredo Rodriguez à Jazz à Vienne

02/07/2021 – Richard Bona et Alfredo Rodriguez à Jazz à Vienne

Dans la continuité de Renaud Garcia Fons nous sommes au cœur de la rencontre de l’Orient et de l’Occident.

Quelle chaleur et quel humour de la part Rabih Abou-Khalil qui nous happe dès les premières notes sur son oud. Mais détrompez-vous, il ne monopolise pas la scène ; les trois compères s’expriment et se complètent parfaitement. Lorsque Mateusz Smoczyński improvise au violon, Rabih l’accompagne délicatement avec des notes à la main gauche sur le manche de son oud et inversement l’improvisation de l’oud est soutenue par une formule rythmique discrète au violon.

Le fabuleux Jarrod Cagwin tient très bien sa place également, il jongle entre daf et cymbales à la main et sous les baguettes, la batterie enrichie de diverses percussions fait vibrer le public avec un son de basse envoûtant.

La virtuosité des musiciens ne fait aucun doute très à l’aise dans des mesures composées en 5, 7, voire 11/8 des musiques orientales et les improvisations de chacun ne manquent pas d’imagination ni de maîtrise de leurs instruments. Rabih aime combiner les musiques et cherche en permanence à allier émotion, sons et traditions, ce qu’il réussit à merveille.

Il présente de manière cocasse soit ses musiciens tel l’américain Jarrod qui serait un ancien espion qui s’est caché à Vienne en Autriche après être tombé amoureux d’une femme arabe, soit les morceaux tel Crisp Crumb Coating hommage à la cuisine finlandaise et ses bâtonnets de poissons croustillants, laissant passer une belle énergie communicative, ou encore Vlad morceau qu’il aurait écrit dans le château de Dracula dans lequel on retrouve d’ailleurs bien l’ambiance de lieux hantés avec des grincements de portes, des bruits de pas apportés par la batterie sur des airs à consonance très folklorique et dansants.

Les titres sont en général très cocasses comme L’extrémiste pacifiste ou Booty Shake très syncopé et rythmé que nous avons eu la chance d’entendre en primeur.

Un instant de sérieux avec Requiem composé pour sa mère avec une introduction très classique au violon avant que l’oud ne le rejoigne puis improvise sur de belles nappes à l’alto cette fois.

Quant aux chansons d’amour, l’ironie est à son comble avec Si tu me quittes « je vais devoir trouver une autre retraite et il va falloir bosser dur » ou Je suis mieux sans toi que nous avons eu le plaisir d’entendre en deuxième rappel car oui non seulement le public a ri mais il a apprécié cette musique, l’énergie, l’émotion et la générosité qui s’en dégagent.

Auteurs/autrices