Hier il était sur une scène à Bordeaux, accompagné de trois autres pianistes, ce soir il est seul dans la cour des Commandeurs au Poët Laval Jazz Festival : Baptiste Trotignon.
Cette ancienne cité drômoise lui offre un écrin somptueux au pied de son château, à la hauteur de son talent, malgré un vent violent qui s’est malheureusement invité.
Avec Baptiste Trotignon, pieds nus, très sympathique, le voyage est assuré.
Ses compositions et improvisations nous racontent des histoires. Ses doigts galopent sur le clavier. Tantôt doux, gais, franchement détendus, sautillants, graves ou inquiets , par ses changements de rythmes, ses cassures de rythmes, il raconte.
Son doigté est franc, net, son champs musical immense.
Qui aurait imaginé que cette vieille chanson française Colchiques dans les prés, retrouve une nouvelle jeunesse, jazzy qui plus est !
Il réinvente des chansons comme Blackbird de Paul Mac Cartney, se réapproprie des standards de jazz comme ceux de Thélonius Monk, Gershwin ; compose Rosebud, dernier mot prononcé par Citizen Kane avant de mourir.
Par son éclectisme, sa maîtrise du répertoire classique, son lyrisme et son inventivité, Baptiste Trotignon est bel et bien une référence en jazz, et a su par sa musique réchauffer le public frigorifié du Poët Laval Jazz Festival.