Difficile de redescendre sur terre après un concert de Bojan Z, même si après, la terre paraît plus belle !
C’est Jazz en Bièvre, association qui œuvre pour la promotion du jazz sur son territoire, qui nous a offert ce cadeau.
Il faut rendre hommage à François Ghani, pour son engagement dans cette association, qui en 2022 a choisi pour thème principal : le piano.
Bojan Z, pianiste de renommée internationale y a toute sa place, pour notre plus grand bonheur.
C’est grâce à son album « Soul shelter », que ce pianiste curieux, perméable à toutes le influences, auréolé de nombreux prix, a séduit François Ghani.
Bojan Z, séducteur et séduisant, sait nous entraîner dans des univers différents. Univers qu’il a intégrés de par ses origines balkaniques ou découverts au fil de son expérience, de ses voyages, de ses rencontres.
Inutile d’évoquer son doigté ferme et assuré sur le clavier, son inventivité, son timbre particulier fait de sonorités claires et riches, de son apport intéressant du Fender.
Bojan Z est égal à lui même, prodigieux et sympathique.
Fidèle, il évoque Paolo Fresu avec lequel il a beaucoup joué : Zoli morzeau, Sarajevo, son père avec cette romance hongroise qu’il jouait pour se mettre en jambes et que Bojan reprend : Dad’s favorite, les romances bulgares Nedyalko’s eleven, ou le Maroc et le tempo particulier de ses musiques Sizuit forever. Il nous fait vibrer au son de Don’t buy ivory anymore de Henri Texier, un fidèle parmi les fidèles également.
Adepte de la musique populaire qui fait partie intégrante de l’apprentissage de la musique dans les pays balkaniques et enseignée dans les conservatoires, contrairement, déplore-t-til, à chez nous, il revisite le Maloya, musique réunionnaise, avec ses rythmes et ses sonorités exotiques, que le Fender déploie magnifiquement : Mama loya.
Bien que Serbe né à Belgrade, il rend hommage à la France, sa terre d’accueil depuis plus de trente ans, en titillant son intérêt pour le vin avec Good wine.
Pour finir sur une note d’espoir, l’humaniste qu’il est, a interprété une pièce de Duke Ellington On a turquoise cloud, nous engageant en ces temps difficiles à recevoir et à transmettre l’optimisme et l’enthousiasme que ce nuage turquoise déverse sur nous.