Comme Chaque année, le Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival donne rendez-vous aux Amis du Musée de Grenoble pour un concert dans l’auditorium à l’acoustique excellent du Musée.
Alfio Origlio, notre pianiste grenoblois à la reconnaissance internationale, joue en solo. Si le mot « sobriété » est malheureusement beaucoup employé actuellement, il peut être associé, avec bonheur cette fois, au jeu et aux compositions d’Alfio pour ce concert.
Dépouillement, délicatesse, subtilité, voici d’autres mots qui trouvent leur place pour qualifier ce que le piano nous a livré ce soir là.
Pourtant c’est avec Monteverdi qu’il nous entraîne dans son univers, avec une mélodie qui « fait du bien » et qu’il joue souvent, sorte de mise en bouche. La mélancolie, voire la nostalgie sont au rendez-vous, les notes coulent , se bousculent, se cherchent, s’attendent.
Alfio nous invite dans son monde poétique à partager avec lui ses goûts éclectiques pour Ennio Morricone : Ennio émoi ou Il était une fois la Révolution, pour Herbie Hancok, ou les standards de jazz des années Trente, entr’autres.
L’épure certes, mais le jazz est bien là. On ne se refait pas ! Improvisation, changement de rythme, décalage, comme cette réappropriation de Caravane, sautillante, où l’on retrouve la pâte d’Alfio excellent mélodiste au jeu aérien et affirmé.
Ses compositions originales parsemées d’accords connus ou de tonalités différentes comme sa reprise de La Orilla del mundo de Charlie Haden, ou celle de La Tosca au rappel, ont fait de ce concert un moment précieux de délicatesse et de grâce, porté par une écriture fine.
