« Jet Whistle » est un effet des flutistes qui consiste à recouvrir entièrement l’embouchure avec les lèvres et souffler très violemment. Cela produit un son percussif avec de nombreuses résonances aiguës, que l’on peut assimiler à un bruit de sifflet.
Jet Whistle c’est aussi est un groupe composé de cinq amis musiciens réunis autour de la flûtiste Fanny Martin
Ces cinq-là ont la musique dans la peau et un sacré grain de folie, c’est d’ailleurs par leur morceau intitulé Folie, que s’est ouvert leur concert au théâtre l’Astrée dans le cadre du festival Un doua de Jazz. Ça vous donne le ton : le morceau se termine par un rire de Fanny Martin qui frise le diabolique, accrochez-vous ! Vous allez explorer des territoires musicaux qui valent le détour. Avec des couleurs allant du free jazz, au jazz fusion, en passant par la techno et un peu de punk (mais ça n’engage que moi), leur musique ne s’embarrasse pas de convenances comme d’ailleurs l’indiquent certains titres de leurs morceaux Maxidiare, KKvomi. C’est vivifiant, ça décoiffe, ça pulse, ça bouscule, ça tourbillonne, ça volute, ça explose, ça se calme, du moins ça essaye. Parce qu’ils ont de l’énergie à revendre.
Ces cinq là s’entendent comme les cinq Doua de la main pour nous offrir une musique douce avec les ondulations d’une flute qui se fait aérienne dans Novembre. Puis ils nous font traverser une zone de turbulences punk techno, nous sommes emportés par le jeu incroyable de virtuosité du pianiste Adlane Aliouche avec Maxidiare. Le calme revient avec Océan, la voix de l’espiègle Fanny Martin se fait lascive, telle une sirène qui vous entraine dans son sillage, chantant en duo avec le brillant tromboniste Jules Regard. Mais le calme ne dure qu’un temps et la tension monte comme la marée, c’est jubilatoire. Théo Fardele à la basse, Elvin Mikaelian à la batterie, visiblement « tout terrain », assurent les transitions rythmiques avec efficacité, nuance et élégance.
Absence fait la part belle au dialogue entre Fanny Martin et Adlane Aliouche comme un dialogue intérieur avec l’autre en soi, puis laisse place à un solo très pêchu et inspiré de Jules Regrad.
Comme aurait dit ma grand-mère qui n’avait pas la langue dans sa poche « trois pouces de jambes et le trou du cul tout de suite » et ils jouent déjà aussi bien ! Ça vous fait prendre un coup de vieux… ou vous rajeunit, c’est selon !