La présentation de Jean-Luc Maronne, président de Jazz dans le bocage, est sans équivoque, « ce sont les meilleurs musiciens d’Israël et du monde».
Nous embarquons pour un concert de très grande qualité, chaque musicien est une pointure dans son domaine et sait rester très humble. Le set est repose entièrement sur des compositions d’Amit Friedman.
Nitsan Kolko au piano introduit le premier thème repris par Amit au saxophone ténor, accompagnés délicatement par la batterie, quelques petites percussions et la contrebasse, avant de se lancer dans des improvisations confirmant le niveau technique et musical de la soirée.
Le deuxième morceau, Malmal, est écrit pour sa fille Alma, et il s’en dégage beaucoup de tendresse et une fois encore de superbes improvisations de la part du pianiste ainsi que de Guy Levy à la contrebasse.
Up’s and downs est quant à lui dédié à Jean-Luc, en remerciement pour son accueil et la qualité de l’organisation du Jazz dans le Bocage ; Amit est cette fois au saxophone soprano à la justesse incroyable sur un rythme entraînant se muant en ballade avant de repartir en rythme latin sur lequel improvise aux congas Joca Perpignan.
Nous continuons avec Boléro, ballade sur laquelle le chorus du contrebassiste fait entendre le thème avec de très belles harmonies, tout en tricotant sur ses cordes avec virtuosité. Le solo du piano est de la même trempe, où chaque main improvise indépendamment de l’autre avec une progression suivie par tout l’orchestre.
Strechin’ the truth, thème hyper rapide joué de main de maître au ténor par Amit est accompagné par une « runing »bass d’enfer ; encore un chorus de Nistan, ses doigts survolant les touches et pourtant d’une clarté inimaginable et pour finir un solo de Yonatan Rosen à la batterie époustouflant après avoir effectué un 8/8 avec le saxophoniste pour s’échauffer.
Les deux morceaux suivants sont ceux de Joca ; Alma, très sensuel, sur lequel il chante dans sa langue natale, le Brésilien, puis un thème très festif de carnaval où Joca exécute une improvisation vertigineuse de percussions à la voix.
La dernière composition d’Amit se nomme You must go qu’il a écrit après un safari où il a eu la peur de sa vie : un lion s’approchant dangereusement de son véhicule, il a crié au chauffeur « You must go ……… Now !!!! ». De nouveau un très joli thème (vous l’aurez deviné très africain), une écoute parfaite des musiciens et la participation des spectateurs en chantant.
Deux rappels en disent long sur le plaisir du public sur de vieux standards comme On the sunny side of the street avec évidement un beau solo au ténor et un 4/4 entre le sax et la batterie.
Plaisir des musiciens lié à celui d’un public ravi à l’unanimité d’un répertoire varié et consensuel.