Pour ce concert découverte de l’intimité entre un harmoniciste et une flûtiste d’horizons différents mélangeant leurs styles. Ils ont en commun un passage en Asie et jouent ensemble depuis dix ans, ce qui explique leur très grande complicité.
Laurent Maur souffle dans un harmonica chromatique auquel il arrache des sons du très grave à l’aigu, parfois proche de l’accordéon ou bien de l’orgue ; sa maîtrise de l’instrument est parfaite. Dans certains morceaux, il troque son instrument acoustique pour un harmonica électronique cette fois qui remplace un synthétiseur, relié à un ordinateur.
Quant à Emilie Calmé, elle jongle entre flûte traversière, flûte basse et Bansuri, grande flûte traversière indienne en bois au son très proche de celui de la voix. Nous naviguons entre envolées lyriques, sons grinçants, souffle et chant en même temps, sons très détachés et rythmés ; pas une des possibilités de ses instruments ne reste inexplorée.
Voilà un duo surprenant aux compositions originales et où chaque instrumentiste se passe la parole, se superpose et s’amuse.
Quelques titres qui en disent long sur leur singularité ; La valse des tricards, Ombre et lumière, Lotus. Ils nous emmènent en Amazonie, Emilie pour l’occasion souffle dans sa flûte basse tout en chantant, accompagnée par Laurent à l’harmonica et aux percussions corporelles sur un rythme très entraînant.
Ils aiment aussi l’humour et s’adonnent à une véritable pièce de théâtre instrumentale sur Histoire d’amour bipolaire débutant sur une mélodie très douce qui tourne à l’engueulade entre harmonica et flûte.
Ils finissent par deux reprises ; une valse rapide Indifférence suivie pour le rappel de Naïma de John Coltrane.
