Les métissages engendrent souvent les plus belles créations. Kutu, projet musical conduit par le violoniste français Théo Ceccaldi et la chanteuse éthiopienne Hewan Gebrewold en est un parfait exemple. Le set se nourrit des musiques et surtout du rythme hypnotique caractéristique de cette région du globe, qui tiendra la cadence d’un bout à l’autre du concert sous les baguettes de Cyril Atef. Valentin Ceccaldi a délaissé son violoncelle pour la basse électrique tandis que nous retrouvons l’excellente Akemi Fujimori (présente hier avec Thomas de Pourquery) aux claviers.
L’éthio-jazz qui nous est proposé est essentiellement basé sur la répétition à l’envi de séquences mélodiques et rythmiques avec un gros gros son et une énergie débordante. Théo Ceccaldi se sert de son violon comme d’une guitare pour distiller ses accompagnements affûtés, et quand il s’en sert comme d’un violon, c’est pour nous proposer de grands chorus flamboyants dont il a le secret. Et tout à coup, en contrepoint de cette musique électrisante, Hewan Gebrewold chante a capella une mélopée aérienne qu’on imagine mystique et traditionnelle ; le temps est suspendu.
Pour le rappel, Théo Ceccaldi nous promet un reggae englouti par les démons africains pour un retour à la case départ. Tout ce beau monde redouble d’énergie avec une joie démonstrative.
Pour clôturer la soirée, le public est invité à un « after », histoire de renouer avec de vieilles traditions festivalières.
Ce que nous dit le programme : “KUTU, c’est le nom de l’enfant survolté né de la rencontre en Éthiopie entre le violoniste Théo Ceccaldi, électron très libre du jazz hexagonal et européen, et les deux chanteuses Hewan G/Wold et Haleluva T/Tsadik. “
Ce soir l’Amphi est en mode « bamboche », (histoire de préserver le mobilier que nous envie Patrick Sébastien). Richard Robert, le boss, est très en forme ce soir, tout affriolé à l’idée d’accueillir Kutu.
C’est le dernier report du Covid et enfin nous pouvons « filer vers un avenir radieux comme l’actualité nous le promet »
Début dans le noir, un solo de violon électrifié de Théo Ceccaldi:… puis la voix puissante et surprenante de Haleluya T/Tsadik.
Rythmes éthio mâtinés de rap, Cyril Atef est à la manœuvre à la batterie, lumières stroboscopiques. L’Amphi prend une claque de jeunesse.
La salle tout d’abord sagement assise passe fissa en mode « bamboche » et va le rester jusqu’à la fin du set.
Kutu alterne entre morceaux lents mais rythmés et transe ethio. Le violon de Théo Ceccaldi fait des merveilles. Akemi Fujimori abat un énorme travail aux synthèses et effets. Et la guitare (Valentin Ceccaldi est remplacé ce soir par ?) achève le truc.
Kutu nous sert des musiques d’origines différentes, principalement de la corne de l’Afrique, Éthiopie et Somalie avec toujours cette rythmique entêtante reconnaissable aux premières mesures et une bonne dose de vitamine.
Le set trop court s’achève avec un rappel sur un mode reggae-dub ethiopisant.