Chanteuse et contrebassiste, Julia Richard entame avec brio le millésime 2023 du concours vocal du Crest Jazz. Raise débute par une intro pleine d’assurance à la contrebasse, alternance de cadences paires et impaires qui fait chalouper la rythmique. Nina Gat au piano et Philippe Dallemagne à la batterie la rejoignent bientôt pour asseoir confortablement la voix claire de Julia. Composition pleine de fraîcheur sur un rythme latin terminée par une coda en forme d’improvisation vocale revigorante. Après What will, où on peut apprécier le talent de Nina Gat dans un premier chorus élégant, Julia interprète Alfonsina y El Mar en espagnol, langue de ses origines mexicaines. Seule. Avec sa contrebasse et sa voix. L’accompagnement est sobre et mélodieux, la voix est limpide et les intonations traduisent une émotion communicative. Julia joue de toute sa tessiture.
Yo me voy (je m’en vais) se fait l’écho des attentes inhérentes à toute relation humaine, sur un rythme latin et en espagnol. Un 4×4 dirige l’attention du public sur le batteur, discret mais très efficace, qui prend son tour par salves de 4 mesures aussi variées que prolixes. S’en suit une ballade/tango agrémentée d’un chorus de piano aussi sensuel qu’énergique.
Starlights in your eyes suit une grille complexe qui n’entame pas l’audace des solistes.
Time, dernier morceau du set, commence par un duo voix-piano sur lequel vient se greffer une belle ligne de contrebasse. Le temps qui passe, paisible ou galopant est le maître du tempo, pour un final retentissant.
Un set 100% fait maison que l’on gardera en mémoire tout au long du concours.