Ces deux là n’avaient jamais joué ensemble ! Et pourtant : même classe d’âge, même influences, et surtout même goût de partager la scène avec d’autres musiciens.
Le Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival a provoqué cette rencontre : Alfio Origlio au piano et Sylvain Luc à la guitare.
S’il fallait donner la preuve que le jazz est une musique créative, inventive, ce duo l’a donnée, teintant ce concert d’un touche d’humour bienvenu.
Deux virtuoses, deux techniciens hors-pair, deux musiciens n’hésitant pas à s’aventurer vers des terres inconnues.
Ce fut un spectacle jubilatoire de les voir se jauger, se surprendre. Ils se cherchent des yeux, un accord en attire un autre et les guident dans l’inventivité, dans l’extravagance. Ils se répondent, se bousculent, s’interrogent. C’est ainsi que les standards sont triturés, customisés, pourrait-on dire, à leurs personnalités géniales.
Sylvain Luc est tout sourire, Alfio, plus sérieux, répond aux provocations. Leur complicité est évidente. Leur musique se déploie de notes en notes, s’improvisant selon un fil invisible.
Tout est permis : les rythmes saccadés, les grincements de cordes, les plongeons dans le corps du piano, les vibrations dans tous les sens.
Si certains morceaux furent joués « façon clown » comme Caravan, ou Les Feuilles Mortes, grand moment de rigolade comme des débutants ; d’autres furent abordés avec douceur, sensibilité, lyrisme parfois, le piano accompagnant la guitare, la guitare accompagnant le piano : Secret life of plant, Invitation, Plaza real, Flor de luna, .
Sans aucun doute, ils se régalent, savourent leur musique qu’ils font vivre en l’inventant sous leurs doigts agiles et virtuoses.
La Javanaise, a donné l’occasion au public, qui ne s’est pas fait prier, de chanter ; avant d’applaudir chaleureusement In a sentimental mood.
Quelle bonne idée que cette rencontre inédite. Un conseil : à refaire !