Francheville nous accueille ce soir, toute l’équipe est réunie autour d’Alain Mercier, son président, qui présente alors le premier concert de la saison avec les remerciements habituels : équipe, son, lumières, partenaires financiers et médias. On note la présence de Jean-Paul Boutellier, le président d’honneur.
Camille Thouvenot arrive ensuite avec son style reconnaissable et sa simplicité habituelle. Il dit et redira qu’il a été très touché de l’invitation à venir jouer en solo en première partie de ce concert. Il nous annonce deux parties. Il souhaite particulièrement rendre hommage à l’immense pianiste Mario Stantchev, disparu il y a peu, et qui fut son professeur, son ami… Mario, référence indispensable et avec qui de nombreux pianistes ont joué.
Dans ces trois morceaux qu’il enchaîne sur le magnifique piano à queue Yamaha, il y aura Whisper Not de Benny Golson qu’il a arrangé pour l’occasion, une composition qu’il a intitulée Mario, écrite cet été et Along Came Betty, également de Benny Golson. Lorsqu’il interprète le morceau pour Mario, nous reconnaissons les styles qu’il aimait mélanger : folklore, jazz, classique, blues… comme il nous l’a rappelé précédemment, il aimait les couleurs, les ambiances, les influences… Pour cela, Camille ne se contente pas du clavier mais avec une mailloche et un balai, il utilise les cordes du piano, il les gratte, les tape, tape légèrement aussi sur son couvercle. La variété des rythmes, des sons, des styles nous replonge dans la vie musicale de Mario qui n’avait aucune frontière d’aucune sorte…
Dans la la suite de son interprétation, il nous parle de Chick Corea, disparu aussi il y a peu et qu’il appréciait particulièrement depuis très longtemps. Il nous régalera avec Massimo, composition personnelle écrite au départ pour un orchestre et pour son filleul, puis Through my window (vous pouvez l’écouter sur Youtube, interprété par le Foolish Ska Jazz Orchestra, un des groupes de Camille où vous entendrez la touchante prestation de Célia Kameni) et pour finir avec cohérence Windows de Chick Corea, valsante et émouvante.
Avant de nous quitter, ce sera Thelonious Monk qu’il célébrera, autre pianiste aimé et joué par tous les pianistes, avec Off Minor, non sans avoir fait un dernier clin d’œil à l’organisation qu’il a rencontrée au Hot Club…
Après un entracte où le public a pu féliciter Camille pour ce moment suspendu de grâce et de partage d’émotions, arrive le John Lander Trio, pour une autre ambiance. John Lander, pianiste américain, installé depuis quelques années à Lyon qui a trouvé rapidement des musiciens correspondant à son envie de partager son art. Ce seront ce soir Marcel Bottaro, contrebassiste brésilien, bien connu des scènes lyonnaises et Valentin Ivol, batteur entendu également au Hot Club par exemple, qui joue avec une batterie dépourvue de charleston.
Le rythme est rapide, le trio virtuose, les notes s’envolent… juste le temps de reconnaître par exemple Do me a favor d’Artic Monkeys et le trio poursuit son voyage. On n’a pas le temps d’admirer le panneau éclairé en fond de scène qui nous rappelle qu’on est ce soir à Ça Jazze Fort à Francheville que nous sommes happés par le rythme effréné du trio.
John Lander représente parfaitement le jazz qu’on a pu écouter à New York dans les clubs, Marcel Bottaro avec ses solos dynamiques et son jeu efficace sont parfaitement soutenus par Valentin Ivol qui utilise avec entrain balais, mailloches, baguettes, ses mains nues.
La vitesse d’exécution de ce trio n’a d’égale que sa virtuosité, cette interprétation très masculine et américaine ne laisse aucun temps mort…
Tout ce cheminement est magnifiquement, comme toujours, souligné des lumières de Sidonie qui alterne une lumière rose pour la prestation de John Lander, une lumière rouge pour un solo de batterie (rejointe par le jaune pour la suite du morceau), une lumière bleue et des faisceaux de lumière délicats et c’est le jaune qui accompagne le long solo de Marcel Bottaro dans le morceau qu’il a écrit et qui conclut le concert sous une lumière violette qui nimbe le trio.
John Lander nous présente ses amis musiciens et Camille revient alors pour un long final de folie où Caravan servira de thème pour apprécier leurs talents réunis, John Lander nous faisant profiter d’ailleurs de sa virtuosité au piano bien sûr mais aussi à la contrebasse et à la batterie ! Camille aussi prend en mains la contrebasse !
Cette longue prestation dynamique et souriante ravit le public et en final, les bénévoles vêtus de leur tee-shirt aux couleurs de la saison 8 s’avancent en bord de scène pour remercier les musiciens et se retourne pour saluer le public. Cette équipe enthousiaste est vraiment la meilleure pour nous proposer des soirées musicales inédites, de grande qualité et toujours avec un engagement positif !
Vivement la prochaine date : le 8 mars 2024 !