Le temps est un enfant qui joue
(Héraclite)
Ah la douceur de ce quintet ! Sa douceur et sa vitalité !
Avec Rubinho Antunes (trompette et bugle : il n’aura quasiment jouée que du bugle durant toute la soirée) ; à la contrebasse l’excellentissime Rui Garcia Barossi ; aux percussions l’esprit d’enfance en acte: Adriano Dos Santos Tenorio ; à la guitare, le doux, modeste, généreux Dan Dumon, et le piano d’où s’échappe et s’élève la grâce d’une aile, d’un aéroplane, Alfio Origlio.
Trois brésiliens et deux grenoblois pour faire vibrer, chanter, danser la bossa nova ou la samba et réjouir nos oreilles, donner à notre corps l’envie de bouger et à notre cœur le désir de s’épancher.
Un répertoire fait de compositions de Rubinho : Entre rios, Sobre nos, D’alfio : Ascendance, Jacomo ou de compositeurs célèbres du brésil comme Chico Buarque : Samba et amor ; Avançé : Russel Ferrante ; Aqurelo do Brazil de Ari Barosso ; ou encore Ave Rara (l‘oiseau rare de Edu Lobo, pour ne pas oublier Ascendancias, Salambaïa...Beaucoup de couleurs, de légèreté, une peinture de ce Brésil que nous connaissons peu au final, avec des compositions splendides aux mélodies étirées langoureusement sur les plages d’une harmonisation toujours inventive.
Si le temps est un enfant qui joue, Adriano est le maître des horloges, abolissant la pesanteur, soulignant de ses pointillés sonores les phrasés fluides de Rubinho. Rui Garcia fait danser chaque air, avec un art du décalage rythmique sidérant ? Dan Dumon amène sa palette et la délicatesse de ses couleurs, et Alfio sa lumière.
Un très beau concert qui s’est poursuivi avec une belle surprise, l’intervention de l’élégante, splendide, Paula Mirhan, avec une grâce, une voix d’une grande justesse, une joie de vivre communicative. Ainsi la présentation de l’école de samba « la manguiera », au cœur de laquelle, un pianiste brésilien veut installer son piano pour toujours. Et encore et toujours la célébration de l’amour, du vin et de la samba…