16/03/2024 – Le chat qui grince + Alfio Origlio « Human Flow » à Jazz’Alp

16/03/2024 – Le chat qui grince + Alfio Origlio « Human Flow » à Jazz’Alp

Entre fatigue et sentiment du devoir accompli, l’équipe de Jazz’Alp s’apprête à clôturer cette édition sur un concert du nouveau projet du pianiste Alfio Origlio « Human Flow ».

Le bilan de cette huitième édition est bon. Neuf soirées de concerts avec, à chaque fois, un groupe amateur local et un groupe professionnel, plus de mille entrées payantes, un concert pédagogique, une performance live d’une artiste peintre Lydiane Ferreri sur la durée du festival, … et j’en passe. Et vous parlez d’un petit festival ?

Avant le plat de résistance, une première partie au nom énigmatique Le chat qui grince. Ce sextet propose un jazz moderne avec des compositions récentes. Antonio Sanchez, Wayne Shorter, Emile Parisien … Exercice de style, le groupe se lance dans un création improvisée Saturday night in l’Alpe du Grand Serre. Très en place techniquement et ne cédant pas à la facilité, ce groupe vaut le détour. A noter qu’il est essentiellement composé de scientifiques. Ce chat qui grince ne serait-ce pas celui de Schrödinger ?

Avec Human Flow, Alfio Origlio a réuni autour de lui dans ce nouveau projet, les talents jazz de demain. Zaza Desiderio à la batterie, Noé Reine à la guitare et la nouvelle venue Fleur Worku à la voix et au violon.

L’aventure qu’il construit avec cette formation est résolument ouverte sur un jazz d’une grande musicalité, utilisant à la perfection les talents de chaque musicien, une rythmique tantôt puissante, tantôt douce, une guitare saturée ou acoustique, le piano acoustique ou le Fender Rhodes et la présence scénique de Fleur Worku au chant ou au violon. On entre alors dans un univers mélodique à multiples facettes où le jeune public va pouvoir croiser un public plus averti, chacun trouvant son bonheur dans la maitrise scénique, musicale ou technique du groupe.

Rarement un projet d’Alfio aura été autant inclassable et pour autant fédérateur de plusieurs générations. Il suffit s’écouter la reprise de Singing to the moon de Laura Mvula pour voir l’intégralité du public conquis. Reprises des anciens morceaux d’Alfio, morceaux pop ou musique de film d’Ennio Morricone il y en a pour tous les goûts.

Parlons un peu des musiciens. Noé Reine joue depuis plus de dix ans avec Alfio. Sa maitrise de l’instrument est parfaite. Technique, placement rythmique, difficile de lui trouver des défauts. Zaza Desiderio trouve dans cet univers un terrain de jeu à la hauteur de son talent. Avec Fleur Worku on assiste à l’éclosion d’une artiste complète. Quant au maestro, il forme là les musiciens qui compteront demain. Un passage de témoin en quelque sorte, non ?

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