Sur une introduction piano et violoncelle très douce, la batterie éclate soudain et emmène l’orchestre. Ana Carla Maza, l’archet du violoncelle à la main, remercie le public d’être venu, en français ! Le message est bien reçu. Ça chauffe déjà ! Irving Acao, au saxophone, se rapproche du violoncelle , fougueux.
Ana Carla nous conduit à la découverte de sa vie et de ses voyages musicaux. Née à La Havane, d’un père musicien chilien et d’une mère guitariste cubaine, elle apprend le piano dès cinq ans, découvre la rumba puis commence le violoncelle à huit ans.
Avec sa famille, elle quitte Cuba pour l’Espagne et joue avec son père.
En 2012, elle entre au conservatoire de Paris pour des études supérieures et commence une carrière solo en 2016.
Connaissez-vous Bahia ? Pas celle du Brésil, mais ce quartier de la Havane qu’elle aime tant. Sur Bahia, le tempo nous échauffe. Ana Carla chante en français sa ville « Je t’aime sous la lune, ou sous le soleil ». Joyeuse, dansante, naturellement sensuelle, ses mouvements avec l’archet, sa chevelure ondoyante, contribuent à l’ambiance caribéenne.
Sa grand-mère chilienne est arrivée seule en France avec trois enfants. Ana Carla veut maintenant rendre hommage à toutes ces femmes qui élèvent seules leurs familles. Avec fermeté et féminisme, elle nous propose de vivre le présent en femme libre.
Le rythme est martelé. Les pleurs du violoncelle attirent le chant grave du saxophone.
A Cuba, la musique est partout, à toute heure. Sur Caribe, naturellement, on tape dans les mains. Sourires, rires charment le public. Ses épaules vibrent au tempo cubain. On les accompagne avec plaisir.
Un calme doux, pianoté, nous envahit. La voix claire, gourmande, parfois un peu cassante nous charme sur ce reggae de Jamaïque.
Sur une introduction tendre de Norman Peplow au piano, Ana Carla conte son expérience en cours de musique classique et violoncelle pendant plusieurs années. « Mais, il y a quelque chose qui ne va pas ! Il faut un morceau écrit pour le violoncelle par une femme ! » Ce sera Astor Piazzolla, un tango en hommage à ce fameux compositeur et bandonéoniste argentin. Le pianiste, très présent, collabore. Elle harangue le public avec joie.
Elle se souvient aussi de Guanabacoa, ce quartier de La Havane où elle a vécu très jeune. Sur un rythme afro-cubain, Guanabacoa, est le premier titre de son dernier album Caribe. On apprécie le solo de son petit frère aux percussions cubaines, très applaudi. Ce thème est repris plusieurs fois avec le public qui chante, qui danse, encore et encore, sans fin, comme lors d’une belle soirée qu’on ne veut pas terminer. La salle est heureuse. Arnaud Dolmen à la batterie se déchaîne.
En rappel, A Tomar Café est repris avec le public, sans fin !
Quelle belle soirée, pleine de joie spontanée, aux rythmes des cumbia, samba, tango, rumba ou salsa, dans le tourbillon du jazz latino.
- Irving Acao : saxophone
- Arnaud Dolmen : batterie
- Ana Carla Maza : voix, violoncelle
- Norman Peblow : piano
- Frère d’Ana Carla : percussions cubaines