The Separatist party produit une musique apocalyptique et se voulant affranchie au carrefour de nombreuses musiques vectrices d’émancipation dont un des principaux épicentre est la ville de Chicago qui s’est toujours revendiquée comme l’étendard symbolisant le mélange voire même de la créolisation des expressions et des instruments matérialisé, synthétisé et théorisé par le batteur Mike Reed, dans un désir il me semble de produire une musique «d’avant Babel», portant la générosité, le message de fraternité, la prétention à l’universel depuis longtemps revendiqués et portés par Ornette Coleman à travers ses concepts harmolodiques.
Leur musique dont le verbe est incarné par la verve de la voix rocailleuse et exhortatrice de Marvin Tate particulièrement évocatrice dans le violent Hold me hold me, exprime une mystique ou se confondent tous les monothéismes et les mythologies de l’Inde, de l’Afrique, de l’Egypte ancienne et d’ailleurs.
L’entente entre la trompette de Ben LaMar Gay et la batterie construisent un environnement où l’urgence est un préalable. Autour de la guitare solaire de Cooper Crain, on retrouve le claviériste Dan Quinlivan aux boucles hypnotiques et le souffleur Rob Frye.
Ils produisent ainsi une infusion de toutes les facettes de ce qui bâtit la musique de Chicago et dont Mike Reed nous livre ici un très beau panorama pour un son son hybride mêlant un large éventail de styles et d’influences dans une expression de communion orientée vers le groove.
Une musique cependant à inscrire dans le climat de la vie culturelle et sociale américaine en ruine, minée par un phénomène qui voit l’idéologie remplacer la créativité mais qui crée cependant de formidables opportunités pour des créateurs décidés à prendre des risques, à « explorer les hérésies », afin de redevenir novateurs.
Sur cette carte, je n’ai aucune compétence pour géolocaliser «The Separatist Party».
Musiciens
- Mike Reed: batterie, percussions, claviers
- Ben Lamar Gay: cornet, percussions
- Marvin Tate: voix
- Cooper Crain: guitare, synthétiseur
- Dan Quinlivan: claviers
- Rob Frye: saxophone ténor, flûte, percussions)
