Canal jazz invite dans la petite salle au décor intimiste du centre Michel Berger au Coteau Mélissa Weikart. Elle a vécu vingt six ans aux Etats-Unis et quatre ans en France. Ses textes sont donc majoritairement en anglais, parfois quelques phrases en français s’y glissent. Son souhait est de maîtriser encore mieux la langue française afin d’écrire et chanter en français et permettre au public de capter toute la profondeur de ses écrits intimes.
Les premières phrases au piano nous captent tout de suite avant de finir de nous captiver lors de l’entrée de la voix de Mélissa. Chaude dans les graves, flutée dans les aigües, elle se marie avec le piano mais parfois les deux se dissocient complètement dans des harmonisations complexes et magnifiques parfois jusqu’à de superbes dissonances. Le clavier a toute sa place dans des envolées puissantes ou très délicates sous les doigts de Mélissa dotée d’une musicalité fabuleuse. Le piano sait se faire plus discret lorsque le chant reprend sa place, ou pas.
Nous avons la chance d’avoir devant nous une pianiste ET une chanteuse dotée d’une puissance de partage immense, et d’une sincérité désarmante. Le public est conquis et chaque fin de morceau est religieusement attendue jusqu’à la dernière vibration des notes avant d’être applaudie généreusement.
Mélissa a joué plusieurs morceaux de son album « Here, there » sorti en 2022 et nous avons eu la joie d’entendre de nouvelles compositions. La première a été écrite en retour d’un jogging durant lequel il s’est mis à pleuvoir, le piano donne bien le rythme de la course régulier et enjoué. Puis en primeur un morceau jamais joué en public avant de se lancer dans un texte moitié en anglais et moitié en français inspiré d’une chanson chantée par Brigitte Bardot et écrite par Serge Gainsbourg : Contact. Puis un morceau qu’elle aimerait bien faire partie d’une comédie musicale, pour finir sur Do Nothing, un texte et une musique autour de l’idée d’essayer de ne rien faire, de ne pas penser, de faire taire notre mental survolté, servi par une très belle interprétation entre piano et voix qui se superposent et s’apprivoisent.
Une dernière composition après un rappel vous l’aurez deviné très chaleureux. En tout une douzaine de morceaux d’une qualité musicale incroyable et dont nous ne ressortons pas indemnes avec quelques yeux brillants voire humide de ce partage fabuleux.
Un grand merci à Canal Jazz et plus précisément à Célia Forestier de nous avoir fait découvrir Mélissa Weikart.
