Dernière soirée de cette troisième édition du festival Jazz en Avril avec Jet Whistle (du nom d’une technique de son contemporaine spécifique à la flûte), un groupe de cinq jeunes amis de la région Lyonnaise.
Tous les morceaux proposés par cette bande de jeunes à fond dans l’expérience et la recherche des sons, sont des compositions de la flûtiste Fanny Martin qui mène son groupe de main de maîtresse. Une exception toutefois avec un arrangement de November sur lequel le tromboniste Jules Regard improvise longuement seul avec quelques effets de pédales, suivi d’un chorus d’Adlane Aliouche au clavier de très grande qualité également avant d’être rejoint par la basse et la batterie et la flûte pour finir dans un déchainement général.
Fusée, leur premier titre, annonce la couleur d’une soirée explosive. Si la flûte entame un thème très beau accompagné par le chant du trombone, le solo d’Adlane pourtant très soft au départ nous entraîne dans un autre univers, soutenu par Elvin Mikaelian à la batterie, d’une énergie et puissance digne de la jeunesse, et par Fanny Bouteiller à la basse, assez haut dans l’échelle des décibels. La flûte ramène le calme avant une nouvelle tempête, son jeu ponctué d’effets à l’octaveur et dans les suraigus.
Nous enchaînons avec Rouge sur un beau thème joué par Fanny, exhortant sans cesse au batteur à grimper dans les tours ; les sons s’entrechoquent, la bassiste dérègle les mécaniques pour distordre le son, à nouveau des suraigus à la flûte et effets au trombone.
Absence voit un duo trombone flûte entre harmonie et disharmonie, frottement entre les sons des deux instruments, soutenus par la rythmique et un chorus de Jules à la recherche de toutes les possibilités de sons avec son trombone. Cassiopée nous ramène un peu de calme avec de belles improvisations au clavier et à la basse sur laquelle la batterie sait se faire légère. Mais qu’est-ce qui se passe, clamé haut et fort par Fanny, annonce bien l’arrivée d’une ambiance de décadence générale avant un solo de batterie très puissant.
Nous plongerons dans Océan, avec beaucoup d’échos, de sons du fond la mer, de chants de mammifères marins sifflés par Jules avant le déchainement d’une tempête.
L‘énergie de ces cinq jeunes amis ne laisse pas indifférent, ils maîtrisent leurs instruments, savent trouver leur place au milieu de ces compositions torturées. C’est une formation à suivre.
Merci à l’équipe de Canal Jazz pour ces découvertes musicales durant ce festival et au public sans qui, comme l’a dit Marcel Loeffler, les musiciens ne sont rien.