Pour accueillir la pianiste Sandrine Marchetti, le Jazz Club de Grenoble s’est fait plus cocoonant ce soir ! Le public installé autour du piano, apporte une chaleur bienvenue.
La musique de Sandrine est à son image : flamboyante comme sa chevelure, douce comme sa voix et limpide comme son teint diaphane, soit une musique pleine de contrastes, propice à l’introspection, à l’imagination.
Son projet s’appelle Conteuses, en hommage à sa maman qui, dans son enfance, lui racontait beaucoup d’histoires, souvent assez tarabiscotées. Maman présente d’ailleurs dans la salle, tout comme les enfants de Sandrine, que l’on sent habitués à vivre dans un environnement pianistique !
Conteuse d’histoires certes, mais aussi de compositrices souvent oubliées comme Alice Coltrane, femme de John derrière l’ombre duquel elle dut lutter pour s’imposer. Autre compositrice à qui il fut vivement conseillé d’arrêter la composition pour préserver sa santé mentale, par son psychologue !! : Carla Bley.
Aux pièces de ces compositrices inspirantes, Sandrine y ajoute les siennes proposant ainsi des épisodes musicaux imaginatifs où diverses émotions émergent : de l’intensité de la répétition comme dans Flaus, à la douceur de Neige, pour atteindre l’énergie volontaire de Hollidays Blessings de Aziza Mustafa Zadeh compositrice azerbaïdjanaise.
C’est un voyage intérieur qu’elle nous invite à faire avec elle, au gré de ses notes délicatement formées sur son clavier, tout en retenue énergique !
Il y a le jazz et les morceaux d’Alice Coltrane Turiya and Ramakrishna ou Lawns et Ups and downs de Carla Bley, que Sandrine interprète avec la sensibilité de son jeu raffiné, mais qu’elle conjugue avec Milonga Gris de Carlos Aguire au swing plus dynamique, presque coquin.
Quelques douces surprises comme Choro meu de la chanteuse brésilienne Tatiana Parra tout en délicatesse et l’émouvant Je ne sais pas de Jacques Brel
La musique de Sandrine invite à la rêverie, à se laisser aller à ce que l’imagination nous impose ou nous suggère, à croire un court moment que le monde est beau !
En guise d’adieu et pour un public conquis, la berceuse corse Ciucarella,
