L’Opéra Underground a droit ce soir aux honneurs de la grande salle. Raphaël Imbert fait recette.
Un des moments attendu de cette soirée est le discours de présentation de Richard Robert, directeur de l’Opera Underground, dont il a le secret … et nous n’avons pas été déçus . Quand même, plus de quinze minutes dans tous les sens ! Desproges sort de ce corps ?
La troupe s’installe sur l’avant-scène dans le décor de « L’affaire Makropoulos » qui est actuellement à l’affiche ; avec les lumières à contre. A cour le sax de Raphaël Imbert entame un solo depuis les coulisses.
Arrive Célia Kameni avec un première chanson toute en délicatesse I’ve got the world in my hands.
Wagner et Schubert seraient à l’origine du jazz avec la Romance à l’étoile (noire) et An die Musik revisitées par le quartet piano, violoncelle, clarinette basse et percussions. Cela débute dans une tonalité très classique et puis progressivement l’âme de la Nouvelle Orleans vient changer la donne. La clarinette basse s’envole.
Changement de registre avec une reprise des Marquises de Jacques Brel, une première pour Célia avec Raphaël. Ambiance minimaliste. Le piano, la voix, quelques scintillances de cymbales d’Anne Pacéo et des traits discrets de sax ténor. Un équilibre parfait au service de paroles ciselées. Et puis ça part en free pour laisser place à un duo débridé entre batterie et sax, voire même deux sax en même temps, ténor et soprano, à la manière d’un Roland Kirk.
Suivra Four women une reprise de la chanson de Nina Simone.
La troupe s’amuse encore avec une autre première, la reprise d’une chanson brésilienne entamée a capella par Celia qui s’est posée sur la banquette du piano puis le tambour Ka de Sonny Troupé et le soprano arrivent pour un échange tout en respect et en rythmes solaires.
Le chant des marais ou Börgermoorlied ; Peat bog soldiers dans sa version anglaise est un chant composé en 1933 dans le camp de concentration de Börgermoor (plus de détails ici ). Les paroles en anglais et en français sont poignantes. L’instant est à la gravité et au recueillement.
Black is the color of my true love hair est une vieille mélodie anglaise qui a été reprise de nombreuses fois dont bien sûr par Nina Simone. Ce soir Célia nous en donne une version minimaliste et chargée d’intensité.
Pierre-Francois Blanchard entame en solo Hymn to freedom d’Oscar Peterson pour faire le lien avec un extrait de la comédie musicale « Hair » et le titre qui va suivre Ain’t got no (également immortalisé par Nina Simone).
La troupe vient saluer. Le public est debout alors Raphaël et Jean-Guihen Queyras reviennent en bord de scène à jardin. Le violoncelle entame le Prélude de la Suite n°1 pour violoncelle de Bach, Raphaël brode au soprano.
Le rappel se poursuit en tutti avec trois extraits de la suite Akim’s Spirit composée par Raphaël.
Le public quitte à regret cette belle salle de l’Opéra, la banane est bien répandue et les visages sont radieux.
Raphaël Imbert: saxophones, clarinette basse ; Jean-Guihen Queyras: violoncelle ; Anne Pacéo: batterie, voix : Célia Kameni: voix : Pierre-François Blanchard: piano ; Pierre Fenichel: contrebasse ; Sonny Troupé: batterie, tambour Ka