Patrick Bacqueville leader et tromboniste rappelle l’origine de cette formation réunie par Jean-Pierre Vignola en 2020 pour assurer la musique sur un paquebot et qui répond au doux nom de « Bacos Hot 7 Cruisers ». La référence aux « Hot Five » de Louis Armstrong est explicite. Le répertoire ira des années 20 à Dizzie Gillespie. Du vieux style au bop.
Et cela commence par un ancien Drummer’s delight.
On passe ensuite au tromboniste à piston Juan Tizol et son The Sphinx (1946) on fera l’impasse sur son chef d’œuvre Caravan.
Pour After you’ve gone Patrick Bacqueville retient la version de son collègue tromboniste Jack Teagarden qui pulse bien vite.
Bien sûr on entendra à plusieurs reprises des morceaux du Duke comme ce Krumm elbow de 1940, ce qui nous donne le loisir d’entendre la trompette alerte de Malo Mazurié, un vrai plaisir de revoir ce musicien de haut vol.
Autre morceau co-signé (comme souvent ) par le Duke, Digga Digga Doo où le banjo de Nicolas Peslier est de sortie comme la batterie de Stéphane Roger qui s’offre un premier chorus.
Arrive enfin une ballade et c’est celle de Fats Waller Two sleepy people, Cesar Pastre assure un premier solo au piano.
You just can’t have a cake and eat it, est une autre composition de Juan Tizol (1946), le swing, toujours le swing ! Et Patrick Bacqueville nous montre qu’il sait aussi chanter.
Frolic sam est une composition de Barney Bigard de 1936, où Patrick Bacqueville se lâche sur un scat bien mené et drôle qui vire au yodel ! Le public adore.
Who is it du Hot Five de Louis Armstrong (enfin !), qui date quand même de 1927. Qu’importe Malo Mazurié s’y sent très à l’aise, sans compter l’étonnante flûte à piston de Patrick Bacqueville.
Solo flight est la première grande pièce de guitare électrique enregistrée par Charlie Christian en 1941 avec l’orchestre de Bennie Goodman. Nicolas Peslier nous la joue à la note près car « c’est comme Mozart on ne change rien »!
Suivront quelques morceaux de la même eau qui ravissent les danseurs sur la terrasse du club : I would do anything for you ; Linger a while de 1940
On se transporte dans un passé plus récent, en 1980, avec une composition de Dizzie Gillespie : Oo Shoo Be Doo Be, un morceau qui ne se prend pas au sérieux.
On écoute ensuite : Hodge podge (Salmigondis) de Johnny Hodges (1952) puis le magnifique Prelude to a kiss du Duke
It’s a sin to tell a lie (1936) va conclure ce set d’une façon très enjouée avant le rappel sur le surprenant « Coquillages et crustacés » dont le titre original est La Madrague immortalisé par Brigitte Bardot en 1963. Mais dont les paroles sont celles de Patrick Bacqueville pour nous dire adieu et faire son merchandising ce qui ravit une fois encore le public.
La croisière s’est amusée. Et c’est déjà bien.
Patrick Bacqueville: trombone, voix ; Malo Mazurié: trompette ; Essaie Cid: sax alto, clarinette ; César Pastre: piano ; Nicolas Peslier: guitare ; Sébastien Girardot: contrebasse ; Stéphane Roger: batterie