Premier trombone à quatre ans, première scène à six ans, première tournée à neuf ans, première scène à Jazz à Vienne à treize ans (avec Wynton Marsalis au théâtre antique), ce raccourci saisissant donne une idée de la précocité de Troy Andrews dit Trombone Shorty.
Pour son troisième passage à Vienne avec Orleans Avenue le show aura été grandiose d’une densité rare, pas de temps mort dans le spectacle, des passages plus lents, donnent au public la possibilité de souffler, puis le tempo s’accélère, la musique de parade se teinte de funk mêlé de soul, s’emmêle avec le jazz et le rock, les styles se mixent en un gombo génial et enthousiaste, les interventions sont millimétrées, les musiciens effectuent des chorégraphies complexes mais tellement bien intégrées qu’elles en deviennent spontanées, au milieu de tout ça, Trombone Shorty chante, danse, joue de la trompette, du trombone, puis chante à nouveau, sur une reprise de Prince, les guitariste se déchaînent en riffs sauvage, Orleans Avenue est une machine à tuer l’ennui, les deux saxophones, les deux guitaristes, le batteur, le bassiste, la chanteuse et Trombone Shorty utilisent leurs instruments comme des armes destinées à chasser les idées noires, l’interaction avec le public est permanente, sur une citation de When The Saints, les gens se lancent, les musiciens suivent.
Trombone Shorty quitte la scène suivi par les saxophones pour un défilé dans les gradins ponctué par une reprise de Get Up, Stand Up, on retrouve dans la musique de Trombone Shorty & Orleans Avenue un peu de cette folie des musiques d’Amérique latine, mais en plus sauvage, en moins policée, en plus extrême, difficile de rester assis dans ces conditions, le public des gradins se lève, incapable de rester assis dès que la musique s’accélère.
Un dernier solo en forme d’au revoir nostalgique, une dernière accélération pour une ultime envolée musicale qui clôt ce flux tendu de musique festive.
