12/07/2024 – Mulatu Astatke à Jazz à Vienne

12/07/2024 – Mulatu Astatke à Jazz à Vienne

Mulatu Astatké fait partie de ces musiciens dont l’œuvre aurait pu disparaître oubliée sur les étagères poussiéreuses des archives du jazz. Ce musicien a été formé au Trinity College of Music de Londres puis au Berklee College of Music* et il a joué avec Duke Ellington. On avait pu le redécouvrir dans les Ethiopiques de Francis Falceto chez Buda Musique au début des années 2000. Mais c’est Jim Jarmusch avec Broken Flowers (un bon tiers des musiques du film sont de Mulatu Astatké) qui va faire éclater l’éthio-jazz à la face du monde. Depuis ce jour Mulatu Astatké qui entre temps était reparti porter la bonne parole à Addis-Abeba en inventant le jazz éthiopien, depuis ce jour donc, il tourne autour de la planète pour faire connaître cette musique si attachante qui se base sur les gammes anciennes et les tonalités particulières des musiques éthiopiennes, qu’elles soient populaires, religieuses ou savantes.

Mulatu Astatké nous revient avec le même groupe britannique qu’en 2018, au batteur près. On retrouve également les compositions emblématiques de son œuvre : Yegelle Tezeta, Yèkèrmo Sèw, Tsome Diga, Dewell, Netsanett et Mulatu bien sûr.

Mulatu fait jouer ses musiciens qui déroulent des solos inspirés par les mélodies du compositeur, les musiques planent au-dessus d’une pulsation profonde portée par le batteur les percussionnistes, le contrebassiste et le violoncelliste comme un courant profond qui supporte toute la musique de Mulatu Astatké. Cette musique qui nous transporte dans un monde de puissance et de douceur à la fois, un beat profond et des variations mélodiques subtiles.

La plupart des musiciens accompagnent Mulatu Astatké depuis le début des années 2010 et ça se sent tant ils sont à l’aise dans cette musique et cela se ressent également dans la cohésion du groupe.

Un concert passionnant de bout en bout avec une partie rythmique complexe et hypnotique et des sonorités pleines de fraîcheur et de subtilité. Dommage que le son habituellement correct n’ait pas été à la hauteur de cette subtilité.

 *: Il fut le premier élève africain à intégrer cette prestigieuse école, en 1960.

  • Mulatu Astatké: vibraphone, percussions, Wurlitzer, compositions, arrangements
  • Alexander Hawkins: piano, claviers
  • Byron Wallen: trompette, conque
  • James Arben: saxophone ténor, clarinette, flûte
  • Danny Keane: violoncelle
  • John Edwards: contrebasse
  • Richard Olatunde Baker: percussions
  • Jon Scott: batterie

Auteurs/autrices