13/07/2024 – La Delio Valdez à Jazz à Vienne

13/07/2024 – La Delio Valdez à Jazz à Vienne

Cumbia c’était pénible !

S’il y eut de formidables moments musicaux dans cette « all night » 2024 avec les prestations de Verb, Mulatu Astatke ou Kutu ; on a pu malheureusement assister à quelques naufrages notoires…

Le pire étant la formation censée porter aux nues la fameuse Cumbia qui est tellement en vogue actuellement (mais on se demande bien pourquoi ?), aka La Delio Valdez. Que dire de cette formation de quatorze musiciens et chanteuses qui portent haut les couleurs du kitsch et de la vulgarité, que ce soit dans leurs tenues de scène ou dans leur univers musical ! Cumbia c’était pénible pour une musique centenaire si répandue à travers l’Amérique latine !

Si je veux bien admettre une certaine modernité espagnolesque à la Desigual dans les tenues de scène colorées, je ne valide absolument pas le fluo transparent vulgaire de la chanteuse ou l’ensemble body noir et bottes hautes de la pseudo-saxophoniste dont aucun son ne sort de l’instrument, et pour cause, ses trémoussements intempestifs ne permettent pas de se concentrer sur une maîtrise de base attendue pour un cuivre…Et que dire du trompettiste au maillot en filet de pêche du plus élégant effet ? Les tenues semblant être la cause de l’effet vis-à-vis de la musique dans une parfaite métonymie ; la musique est faible, sucrée et nimbée d’un effet variétoche garanti. Les Portègnes* auraient mieux fait de conserver in-extenso le répertoire original populaire d’Argentine, sans doute plus riche, que de se lancer dans des musiques pseudo-originales qui n’ont strictement aucun intérêt, mais surtout, qui n’ont pas de place dans ce temple de la musique vivante ! C’est vraiment une impasse, une erreur de casting dans la programmation pourtant plutôt bien sentie pour l’ensemble de l’édition 2024. Il faudra peut-être aussi plus largement, repenser l’architecture et le choix des formations de cette « nuit du jazz » qui a connu des heures plus glorieuses, et qui a permis la découverte de tant de musiciens et de groupes, aujourd’hui installés que nous aimons tant (Piers Faccini/ Vincent Segal au lever du soleil, Ali Farka Touré ; Dhafer Youssef ; Moon Hooch ; Snarky Puppy ; Trombone Shorty ; etc.). Il faut absolument en refaire un beau et grand moment…et pas seulement pour la moitié de cette programmation diurne. C’est le challenge assigné pour la soirée de clôture de Jazz à Vienne pour l’an prochain, puisque d’après ce qu’on nous a dit lors de la présentation de chaque soirée, c’est notre festival !

*[NdlR : Habitants de Buenos-Aires]

Auteurs/autrices