Sous le soleil exactement !
Le métal des chaises installées par les bénévoles est déserté par les spectateurs au profit de la pierre des marches de l’église et des bancs déjà à l’ombre en cet après midi caniculaire. Cinq chaises ont été posées à l’ombre de la couverture de la sono pour accueillir les membres du jury de la trente-cinquième édition du concours de jazz vocal.
Le président Jacques Panisset fait sa traditionnelle présentation du concours et de ses collègues : Isabelle Giraud, présidente de « Voix sur Rhône », Isabelle Fallot, chanteuse lyrique, Nicolas Béniès, l’incontournable conférencier du festival et Pascal Berne, contrebassiste, compositeur, arrangeur…
C’est le trio Léoni qui inaugure cette édition sous un soleil de plomb. La chanteuse Manon Chevalier, la claviériste Maya Cros (vue et entendue dimanche avec Inui) et le batteur Rémy Gouffaud. « Pop hybride à la robe fauve » annonçait le dossier de presse… L’attitude féline de la chanteuse, certaines couleurs des tenues de scènes, les influences diverses des univers musicaux proposés, l’usage du français, de l’espagnol, de l’anglais, voire du gaélique pour les paroles pourraient justifier à eux seuls cette description du projet des Toulousains.
Le jazz vocal se glisse dans les chansons pop de Manon qui çà et là glisse quelques onomatopées façon scat. Elle use avec parcimonie d’effets sur sa voix. Les claviers de Maya offrent une belle palette naviguant entre sons psychédéliques, aériens, lignes de basses, sa voix accompagnant parfois certaines chansons. Baguettes, mailloches, balais, mains nues de Rémy se succèdent sur futs et cymbales avec douceur ou énergie.
Se sont succédées Agradisco, Euphoria, Vive, Tóg go bog é, Le réveil, Somo santas et Color celeste (titre de leur EP). Coup de chapeau aux artistes méritants d’avoir offert ce set tour à tour délicat ou puissant dans de telles conditions. Leur chanson Vive ne se conclue-t-elle pas par ces mots : « Déjà à l’aube, le soleil brûle à vif. »
