La soirée s’annonçait fraîche à Chambœuf dans la Loire, mais c’était avant l’arrivée du Tout Puissant Tropical Orchestra sur scène. Léo Bernard, aux percussions, chant et manifestement leader, commence en chuchotant pour tester la réactivité du public et présenter le voyage de la soirée entre Amérique Latine, Caraïbes et Afrique de l’Ouest. Tous portent haut les couleurs des tropiques avec de belles chemises bigarrées. Rien ne manque, ni l’énergie, ni la joie de jouer et de partager avec le public ces rythmes tumultueux et chaloupés, ni les sourires et les regards complices.
Cette musique, comme Léo la décrit, se vit, se danse et le public l’a très bien ressenti. S’il reste assis sur Afrotimide, ce n’est pas le cas avec Afrohigh, les danseurs commencent à affluer devant la scène où un espace a été prévu pour.
Valentin Jarry gère d’une main de maître tous les rythmes exotiques avec ses baguettes, alternant cloche au pied et à la main, voire les deux à la fois, imperturbable, souriant, il chante même tout en restant à l’écoute de chacun.
La cumbia de Juanita finit de remplir la piste de danse, les musiciens sont aux anges et la connexion est au top. Renaud Perrot nous gratifie d’un beau solo de trombone. Léo quant à lui se déchaine sur ses congas .
Nous partons pour Panama avec une superbe samba Tamborito introduite par la batterie et à la basse par Allan Vivant à la « basse attitude » parfaite, sérieux, concentré, le seul à ne pas chanter*, mais quel soutien pour ses collègues tout au long du concert. Tous les autres musiciens chantent sur ce morceau, y compris le guitariste Jonathan Lassartre qui prend un beau chorus, suivi d’un solo de batterie superbe.
Cette soirée festive se poursuit par Escucha mi ritmo au cours duquel nous avons le plaisir d’assister à une improvisation en duo entre trombone et saxophone ténor sous le souffle puissant et infatigable de Romuald Leroy qui, lors de ce concert, fait plusieurs chorus de haute volée, réussissant à couvrir les percussions grâce à son énergie incroyable.
Le répertoire se poursuit toujours entre Afrique de l’Ouest avec Toungamanye (Bienvenue mon frère), Caraïbes avec Good trip, Guadeloupe avec Merengue suave (bon voyage) pour culminer avec les Antilles et C’est comment, c’est tout puissant qui fini d’enflammer le public. Nous chantons, frappons dans les mains, dansons en parfaite communion, formant un Tout, ce qui rend Tout puissant ; le challenge du groupe est atteint.
Nous terminons par Cumbia Moderna car il faut bien une fin à cette chaude soirée tropicale et les spectateurs auraient aimé poursuivre la fête et profiter de ces compositions mariant différents styles tous aussi rythmés les uns que les autres.
* Note du photographe par ailleurs bassiste : la ligne de basse de ce morceau est suffisamment touffue pour ne pas autoriser la moindre inattention
