09/10/2024 – Youn Sun Nah & Bojan Z à Saint-Chamond pour le RhinoJazz(s)

09/10/2024 – Youn Sun Nah & Bojan Z à Saint-Chamond pour le RhinoJazz(s)

Ludovic Chazalon (programmateur du festival) et la responsable de la culture de Saint Chamond nous présentent le concert de ce soir (avec un poème approprié pour elle), la cinquième prestation de  Youn Sun Nah dans le festival Rhinojazz(s).

Arrive simplement l’artiste en ensemble pantalon noir et veste bleu ciel, accompagnée de Bojan Z., son pianiste pour le concert de ce soir, tout de noir vêtu.

Youn nous accueille avec son kalimba et Bojan au Fender Rhodes. Ils nous interprètent Feeling good.

Puis au Steinway, Bojan accompagne Cocoon  de Bjork. Youn salue et remercie le public et le festival qui l’a soutenue depuis son premier passage.

Pour I’ve seen that face before de Piazzolla chanté par Grace Jones en son temps, quelques paroles sont en français, elle crie, ses gestes sont amples.

Bojan se remet au Fender pour Sometimes I feel like a motherless child, un « spiritual » traditionnel, qu’elle conclut par une longue plainte.

Le Steinway sera approprié pour Asturias d’Isaac Albeniz, rapide, vivant, la gestuelle de Youn en rythme nous emporte dans son émotion, il finira le morceau par un long solo, la complicité des deux artistes est manifeste.

Bojan frappe ensuite les cordes du piano puis se rassoit pour Baltimore Oriole, son solo est long et met en valeur la voix de Youn.

Bojan poursuit son exploration des possibilités du Steinway, frappe sur le couvercle durant God’s gonna cut you down ainsi que sur les cordes, Youn s’amuse, sourit beaucoup…

Bojan sort ensuite de scène pour laisser Youn seule avec sa petite boîte à musique, sorte d’orgue limonaire miniature vert et rose pastel, qui interprète Killing me softly with his song, elle fait alors chanter la salle.

Bojan revient au Steinway pour accompagner White rabbit, très virtuose, un solo nous fait entendre l’engagement du pianiste.

Le Fender est sollicité pour My funny Valentine, Bojan alterne ensuite entre Fender et Steinway.

Ensuite, Bojan frappe le piano et le morceau alterne avec le Fender, Youn tape sur une petite percussion métallique, le morceau est rapide, ils sifflent à tour de rôle, les onomatopées fusent, la sueur coule du front de Bojan, leur complicité est manifeste.

Youn remercie encore le Rhino pour son soutien depuis ses débuts. Le Steinway introduit alors longuement La foule où les deux artistes sont à l’apogée de l’émotion et du partage. Ils sortent pendant une standing ovation bruyante.

En rappel, Bojan et le Steinway nous entraînent dans un long solo de piano qui accompagne Just sometimes de Norma Winstone et en ultime rappel, Youn nous laisse dans une interprétation de Jockey full of Bourbon de Tom Waits qu’elle introduit en se pinçant le nez pour chanter, avant de nous faire entendre toute l’étendue de sa voix magnifique, cris, voix brisée, éraillée, presque masculine qui se mue en voix d’opéra…

Nous avons eu ce soir sans doute le concert qui nous a le plus émus par évidemment le talent immense de Youn et de Bojan, mais aussi par leur communion, leur entente quasi magique et permanente.

Point de lumières clignotantes, d’apparat inutile, de fumée qui gêne le public, juste la beauté d’un moment d’exception !

On pourrait utiliser de nombreux superlatifs mais nous resterons encore un peu sur le nuage enchanté de talent et d’émotions où les deux artistes nous ont élevés ce soir…

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