Nous sommes déjà à quelques jours de la fin du du Festival de Jazz Grenoble Alpes Métropole 2024 et j’avoue ne pas résister longtemps à l’envie de me rendre à cette soirée.
Ce soir, le trio Charlier-Sourisse-Winsberg sera quartet avec l’invitation lancée à Malou Oheix. Son parcours est jalonné de projets et elle a participé au double album «Le monde à l’envers» des trois musiciens amis.
Louis Winsberg nous fait décoller direct dans leur monde, sur Soul Boxes (powerful hands-on activity?) et avec Malou Oheix, quel tempo ! Louis Winsberg peaufine son look et chausse sa paire de petites lunettes rondes teintées. C’est au tour de Benoît Sourisse à l’orgue Hammond B3 de nous promener en douceur, ailleurs, et sur les pulsations d’AndréCharlier, go ! Le duo Charlier-Sourisse, c’est trois décennies de franche complicité musicale.
Poursuite avec Gandy Dancers, une composition de A. Charlier et B. Sourisse, worksong du cheminot qui tasse la terre entre les traverses et qui «danse» sur la construction et l’entretien de sa ligne de chemin de fer. Avec Louis Winsberg, guitare bluesy et voix synthétisée, le décor est parfaitement posé. Malou Oheix y ajoute une âme féminine, une vie et je trouve cela superbe.
Puis vient l’heure de L’indomptable afrobeat, une transe d’inspiration Fela Kuti ou comment sortir d’un morceau de quarante minutes en ré mineur… L’histoire nous est contée par Benoît Sourisse. Ça joue fort, Benoît Sourisse se déchaîne sur le clavier de son orgue Hammond et les notes de Winsberg avec un rythme fou impulsé par André Charlier à la batterie. Une forte envie de bouger nous étreint. Ils sont en forme ce soir ! Malou Oheix a chanté sur ce morceau dans « Le monde à l’envers », l’album. Passionnée par l’improvisation, elle remet cela ; de pulsation en pulsation, l’ombre de Fela est là.
Ça déborde d’énergie, alors on se calme avec The Dawning.
The Dawning, c’est peut être Malou ce soir… Elle exprime par son chant une interprétation unique de leur Monde à l’envers. Allez embarquez-nous encore ! Il n’y a pas de light, dans cette salle sonore, Nours assure à la régie et de M’dout Masaï de Louis Winsberg à Maracatu mangé, on se fait une belle tranche de vie de scène musicale jazz.
Ils joueront en final superbement Madame Toulouse qu’ils avaient enregistré dans un album « Tales for Michael » (Brecker).
Ce quartet du soir du 8 octobre 2024 a joué le jazz qui me plait tant. Merci à eux pour ce concert…
Malou Oheix: voix ; André Charlier: batterie ; Benoît Sourisse: orgue Hammond B3 ; Louis Winsberg: guitare électrique
