15/10/2024 – Alfio Origlio « Human flow » au RhinoJazz(s)

15/10/2024 – Alfio Origlio « Human flow » au RhinoJazz(s)
Cela fait dix ans que la ville de Roche-la Molière est partenaire du RhinoJazz(s), plusieurs fois aussi qu’Alfio Origlio est accueilli par le festival.
Rien d’étonnant donc, à ce que dans la salle de l’Opsis on se soit senti comme en famille musicale.
Pour parler de la soirée, on va néanmoins partir de la fin.
Après un rappel aux notes revolver, un arrangement fastueux de l’univers morriconien, Alfio a remercié Ludovic Chazalon « de leur avoir fait confiance, lui et son nouveau groupe, en tant que programmateur ». Voilà deux informations en quelques mots. Le pianiste à l’aura internationale et aux quatorze albums sous son nom, n’a rien perdu de son naturel humain et artistique.
D’autre part, il joue avec un nouveau groupe et c’est un peu sa marque créative, cette façon de se frotter, toujours, à la nouveauté, aux jeunes artistes. Son nouveau projet s’intitule « Human flow », inutile de traduire, et a donné l’album « Memories », qui vient juste de sortir (enregistré à Grenoble aux studios Pellegrini).
Ce sont surtout les titres de cet opus qu’un quartet en connexion totale a présentés à un public impressionné par un tel cousinage de sons. Au programme, des compos originales, des reprises très jazz des années 80-90, des impros rêvées…
Aux manettes, outre un claviériste audacieux, trois artistes épatants. C’est d’abord le guitariste Noé Reine, « un ami de longue date, super compositeur, talentueux », avec lequel Alfio « est connecté ». Puis le batteur et percussionniste Zaza Desiderio, né à Rio de Janeiro et installé en France depuis 2010: « Il y a quelques années qu’on partage la scène ensemble. Quand il est là, on est bien, il sourit tout le temps ! ». Enfin, parlons de celle qui a écrit pas mal des titres de « Memories », la Lyonnaise Fleur Worku, chanteuse et violoniste. Elle a vingt ans et « une bonne humeur de toutes les minutes ». C’est elle qui débute le set en racontant, en langue amharique, un conte éthiopien. C’est elle qui, tantôt jouant du violon, tantôt parlant-chantant d’une voix couleur d’ombre chaude, va illuminer le quartet. Happés par cette voix intérieure qui déborde, les musiciens qui l’entourent sont consentants.
C’est cette communion qui ressort de la soirée, une concorde mélodique dans laquelle se glissent les riffs d’une guitare virtuose, comme autant de parenthèses qui griffent des lignes harmoniques renouvelées. Et puis, il y a Alfio Origlio et sa main gauche qui fait chemin buissonnier. Il a combien de doigts, Alfio pour une telle dextérité, sans compter qu’il semble parler aux notes, c’est dingue, ça s’invente pas. Quant au batteur, à l’énergie aussi vivace que feutrée, c’est direct au cœur qu’il balance des rythmes nuancés.
Il faut déjà se souvenir de ce « Memories », né le 18 octobre, qui est aussi le troisième titre éponyme d’un album à fréquenter d’urgence.

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