Good days, bad days, des jours sans, des jours avec ; on connaît tous, et c’est ça la vie !
Des peines de corps, des peines de cœur, l’attente, le regret, la reconstruction, l’espoir, toutes ces expériences de vie semblent avoir été le moteur, l’inspiration du dernier opus de Lisa Cat-Berro, qu’elle nous fait partager ce soir au Jazz club de Grenoble.
Cette saxophoniste, compositrice, arrangeuse et chanteuse, à l’allure fine et fragile a convoqué le jazz, le folk, le blues pour une sorte de leçon de philosophie musicale sur la vie et ce qu’elle réserve. La nostalgie y a une place prépondérante, et est même effective. En effet, ses sources d’inspiration sont l’univers folk-rock des années 70 : Joni Mitchell, Crosby, Stills, Nash &Young, etc.
Pour donner corps à ces morceaux intimistes, alternant compositions instrumentales et chansons, elle est accompagnée par quatre talentueux musiciens Louise Thiolon et Julien Omé à la guitare et à la voix, Stéphane Decolly à la basse et Nicolas Larmignat à la batterie.
Lisa joue de son instrument avec délicatesse, à peine reprend-elle son souffle pour offrir un son assuré et sensible, comme l’est sa voix posée et délicate. L’amour, l’attente, la tristesse, mais également la renaissance, le temps qui passe, voilà donc l’univers cher à Lisa, exploré par le groupe qui, par touches électriques ou acoustiques, diffuse ces émotions. Les titres sont d’ailleurs évocateurs Good days bad days, Changing times, Waiting for you, I lost your love ou Un autre jour sans toi, sans la voix d’Anouck Grimberg qui, dans le CD, lit la lettre qu’écrit Rosalie à David dans le film de Claude Sautet César et Rosalie.
A la douceur de Lisa, se conjugue la fougue d’un Julien Omé au jeu varié et ciselé, ainsi que l’énergie de la batterie de Nicolas Larmignat, et l’évidence de la basse de Stéphane Decolly ce qui contribue à donner un langage musical original dans lequel le folk côtoie le jazz et parfois le rock.
Fidèle aux « Grands » des Seventies, Lisa reprend Old Man de Neil Young. Et quand, à l’évocation de Crosby, Stills, & Nash, apparaît Helplessly Hoping, chanté en chœur avec Louise et Julien, un vieux souvenir de Simon et Garfunkel resurgit !
Mention spéciale et personnelle au duo guitare-saxophone dans Little Green de Joni Mitchell, comme un duo d’amour.
Ces « chansons de l’âme » comme Lisa, la romantique, les qualifie, ont trouvé écho auprès du public du Jazz Club.