Après un discours dont il a le secret, Jacques Seigneret, le directeur du festival et figure locale, lance la soirée et invite le chanteur Marc Hévéa pour son hommage à Nougaro.
Celui-ci nous explique que pour l’interpréter, il a dû recenser les points communs avec son modèle : les femmes ; le cinéma des années 50 et les bons musiciens !
Et, ça tombe bien, la chanson Cinéma débute le set.
Le chanteur et pianiste enchaîne les tubes de « l’homme aux semelles de swing ». Impossible de passer à côté Bidonville ; Sing Sing. Ça swingue grave et les paroles avec. Toujours un plaisir de voir et surtout d’entendre des œuvres majeures interprétées par d’autres musiciens qui se les réapproprient avec brio.
Changement de registre avec la superbe mélodie écrite par le batteur Aldo Romano, Rimes.
Marc Hévéa l’évoque à plusieurs reprises, à l’instar du chantre de Toulouse, il a su s’entourer d’excellents musiciens qui se mettent au service du répertoire : Fred Girard à la batterie et Jean-Luc Mirault à la basse et un peu à la contrebasse électrique. Les trois font corps.
Arrive la chanson clivante, Les Don Juan (nous ne pouvons que vous conseiller d’en relire les paroles) et bizarrement, la salle de Fareins reprend en chœur les paroles clés (et pas que des voix masculines) !
Alors pour bien faire, Marc Hévéa poursuit avec un Je suis sous (… ton balcon) bien tonique. Un joli morceau de bravoure. Où le public farinois jubilait.
Une pause de sérieux avec le titre moins connu II faut tourner la page.
Retour aux tubes avec Le jazz et la java (la reprise de Three to get ready de Dave Brubek) et Dansez sur moi la version de Nougaro du magnifique Girl Talk de de Neal Hefti ; La pluie fait des claquettes ; Cécile ma fille ( entamée à cappella et suivi par quelques voix dans le public) pour finir sur l’évident Armstrong (normal dans un festival de jazz) avec arrangement très blues voire rock.
Pour le rappel Marc Hévéa interprète une de ses compositions Nos liens de chant qui évoque sa rencontre avec Claude Nougaro, un certain soir où il chantait l’un de ses tubes avec Nougaro dans le public, qui est venu l’étreindre sur scène à l’issue de celle-ci. Émotion inoubliable.
Marc Hévéa : voix, claviers ; Jean Luc Mirault: basse, contrebasse ; Fred Girard: batterie
Les Don Juan
Ce qu’il faut dire de fadaises
Pour voir enfin du fond de son lit
Un soutien gorge sur une chaise
Une paire de bas sur un tapis
Nous les coureurs impénitents
Nous les donjujus, nous les don Juan
Mais chaque fois que l’on renifle
La piste fraîche du jupon
Pour un baiser, pour une gifle,
Sans hésiter nous repartons
La main frôleuse et l’œil luisant
Nous les donjujus, nous les don Juan
Le seul problème qu’on se pose
C’est de séparer en deux portions
Cinquante-cinq kilos de chair rose
De cinquante-cinq grammes de nylon
C’est pas toujours un jeu d’enfant
Pour un donjuju, pour un don Juan
Le mannequin, la manucure,
La dactylo, l’hôtesse de l’air,
Tout est bon pour notre pâture
Que le fruit soit mûr ou qu’il soit vert
Faut qu’on y croque à belles dents
Nous les donjujus, nous les don Juan
Mais il arrive que le cœur s’accroche
Aux épines d’une jolie fleur
Ou qu’elle nous mette dans sa poche
Sous son mouchoir trempé de pleurs
C’est le danger le plus fréquent
Pour un donjuju, pour un don Juan
Nous les coureurs du tour de taille
Nous les gros croqueurs de souris
Il faut alors livrer bataille
Ou bien marcher vers la mairie
Au bras d’une belle maman
Pauvres donjujus, pauvres don Juan
Nous tamiserons les lumières
Même quand la mort viendra sonner
Et nous dirons notre prière
Sur un chapelet de grains de beauté
En attendant le jugement
Nous les donjujus, nous les don Juan
