Bruce Forman, vous connaissez ? Son nom ne résonne pas comme celui de ses illustres pairs, qui pourtant l’ont adoubé depuis belle lurette.
Ce musicien californien perpétue fidèlement le courant et la génération de guitaristes initiés dans les années 50/60, par Wes Montgomery, qu’il cite en modèle.
Aussi, il ne fallait, en aucun cas, manquer l’unique concert en France donné par Bruce Forman, et le Jazz Club Annecy ne s’y est pas trompé.
Un menu constitué de (très) (grands) standards. Jucy Lucy en entrée, puis l’espiègle citation de Rhapsody in Blue dans une longue intro, seul, pour Just One of Those Things, la suite s’annonçait attrayante. Elle fut magique ! Soutenu par le jeu fin et élégant de Willie Jones III, un batteur discret et efficace –et ça n’court plus les scènes– et la contrebasse au son rond, profond de Marc Mazzola partenaire de longue date dans les tours européens.
Adepte du block chords, technique idéale pour ce répertoire, Bruce sert Colapso, calypso lyrique et chaloupé, la référence magistrale avec Blue for Wes, et les incontournables Polka Dots & Moonbeams, Stompin’ at the Haute-Savoie ?!?, Moonlight in Vermont mélancolique… Le dessert ? Un délicieux Stardust que Hoagy Carmichael semble avoir écrit pour ce rappel.
Un concert empreint de spontanéité, de gentillesse et de sourires, une jam avec le public.
Difficile de croire Bruce, – qui possède aujourd’hui la guitare d’un de ses modèles, Barney Kessel -, quand il nous dit, entre deux envolées lyriques et syncopées, avoir, un temps, renoncé à apprendre à jouer de la guitare, devant la difficulté à faire un accord de Fa ?
