13/03/2025 -Nothing Personal puis Skartet à Jazz’Alp

13/03/2025 -Nothing Personal puis Skartet à Jazz’Alp

Nothing Personal : Revoilà un atelier du conservatoire de Saint-Egrève qui vient animer la première partie du concert de ce soir à Jazz’Alp. Ce combo, coaché par le contrebassiste Gil Lachenal a choisi le répertoire de Thelonious Monk. Impossible de décrire l’univers mélodique de cet immense pianiste qui, plus de quarante ans après sa mort, interroge toujours autant qu’il fascine. Le quintet Nothing Personal est composé de Sylvain Truel (sax) ; Vincent Planat (piano) ; Thierry Tabeaud (basse) ; Julien Didier (batterie) et Antoine Desruol (bugle, tompette) remplaçant quasiment au pied levé Pierre Mallet (clarinette) empêché.

Nous avons pu découvrir au travers de ce set quelques facettes de la légende de celui qui se surnommait « Sphère » : le fou comme le calme, le génie comme le minimaliste, le cartésien comme le déstructuré. Merci à ces musiciens qui n’ont pas choisi la facilité et ont su tirer, malgré quelques difficultés bien excusables, leur épingle du jeu de Thelonious Monk.

Skartet à Jazz’Alp en seconde partie

Changement de décor avec ce quartet qui a choisi de cuisiner sa recette musicale personnelle en mélangeant une base de reggae avec une grosse pointe de swing et un soupçon de ska.

Le répertoire de Skartet, composé de Stéphane Plotto (piano) ; Florent Guepin (guitare) ; Rémi d’Aversa (batterie) et Michael Clément (contrebasse) comporte uniquement des reprises savamment réarrangées en mode reggae. C’est plaisant, rythmé, le public se régale.

L’univers musical se situe donc quelque part entre Les Skatalites, groupe iconique jamaïcain des années 60 à nos jours et celui de Monty Alexander avec des touches de Marley, Parker ou Dave Brubeck. Comme nous l’explique Stéphane Plotto, c’est ce mélange qui a créé la musique de la Jamaïque, les musiciens locaux s’inspirant de la musique américaine entendue sur les ondes radio en y rajoutant leur gaité et surtout leur flegme naturel.

On se laisse prendre au rythme et tout naturellement, nos pieds se mettent à battre la mesure. Je me rappelle avoir lu quelque part que le jazz durera aussi longtemps que les gens l’écouteront avec leurs pieds plus qu’avec leurs oreilles… Pas faux !

Quant au milieu du set, le quartet est rejoint par le saxophoniste Manuel Amadei, le concert prend une autre coloration, la musique s’enrichit d’un nouveau souffle, devenant plus jazz, plus riche tout en gardant son côté festif.

Les chorus de Manuel Amadei , conjugués à ceux de Florent Guepi permettent au groupe de changer de braquet et d’éviter de tomber dans une monotonie rythmique.

Découvrir Take five, cauchemar à cinq temps des musiciens de jazz, joué de manière festive en quatre temps reggae, c’est très jouissif ! Et ce n’est pas grossier de le jouer comme ça !

Il va sans dire que le public est ravi et qu’il en redemande. Les musiciens ne se font pas prier pour remonter sur scène et remettre le couvert.

On pourrait dire que si à Jazz’Alp le jazz a excellé, le reggae, ce soir en était l’étincelle !

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