14/03/2025 – Ad’Hoc puis No[w] Beauty à Jazz’Alp

Ad’hoc en première partie de Jazz’Alp le 14 mars

Tel le capitaine (Haddock), Vincent Gay (saxophone) a rassemblé autour de lui le trio Ad’hoc composé de Eymeric Chauffert (piano), Laurent Lafont (basse) et Philippe Hugon (batterie) pour une virée à Jazz’Alp avec un set de vieux standards, voire (sic) de « musiques de morts ». Mille milliards de sabord ! Les années 50 sont au programme avec Clifford Brown, Benny Golson. Au milieu une belle compo de Vincent Gay, Leila puis on continue sur Stevie Wonder et Chick Corea. Malgré une rythmique un peu appuyée, peu adaptée au style on passe un bon moment.

No[w] Beauty en seconde partie de soirée à Jazz’Alp le 14 mars

Le groupe No[w] Beauty était très attendu car les critiques le concernant sont toutes élogieuses. Elu groupe français de l’année par Jazz New’s et Jazz magazine, nous étions impatients de les entendre à Jazz’Alp.

La neige tombe à gros flocons dans la station de l’Alpe du Grand Serre lorsque les quatre musiciens montent sur la scène. Ce quartet est composé de Damien Varaillon (contrebasse), Enzo Carniel (Piano), Stéphane Adsuar (batterie) et le jeune trompettiste américain Hermon Mehari. Dès la présentation, Enzo Carniel fixe l’objectif : No beauty or Now beauty ? that is the question ! Tout dépend de comment on va l’interpréter.

Georges Wells disait que la beauté est l’aptitude à donner du plaisir. Jugeons donc sur pièce !

Pour le premier morceau qui ne possède pas de nom (car il vient d’être créé), on découvre davantage qu’une musique, un univers musical, une ambiance très cohérente où chaque musicien amène sa pièce du puzzle. Lorsque celui-ci est assemblé, on y entre. Il nous entoure et on se laisse porter par la trompette d’Hermon Mehari qui virevolte, appuyée par le piano en contre-chant sous une rythmique puissante et confortable assurée par le duo basse-batterie.

Cet univers n’est jamais agressif. Le concert est centré autour de l’album éponyme du quartet sorti en 2023. Les morceaux sont quasiment tous des compositions des quatre musiciens à l’exception du standard For all we know.

La cohésion est parfaite. Pas de leader, pas de démonstration et pourtant, au fil des morceaux, on ressent comme une évidence que la pièce centrale du groupe est la trompette et l’écrin qui la porte est le trio piano-contrebasse-batterie.

En aucun cas, cela ne perturbe, ni les musiciens, ni le public qui s’est laissé embarquer et qui atterrit doucement à la fin du concert.

Et pour finir, les musiciens se tournent sur le côté pour découvrir une magnifique photo du guitariste Pat Metheny (photo de Christophe Charpenel), originaire comme Hermon Mehari du Missouri. Impossible de terminer ce concert sans lui faire un hommage. Ce sera sur une magnifique reprise de Always and Forever ! Que demander de mieux ! [NdlR: rappelons qu’Eric Torlini, auteur de cette chronique est un fan absolu de « Pat »]

No[w] Beauty nous a donné beaucoup de plaisir ce soir, alors définitivement on peut l’affirmer : pour tout le public de Jazz’Alp ce sera : Now beauty !