29/03/2025 – Célia Kameni & Mark Priore Duo au festival Jazz en Avril à Roanne

29/03/2025 – Célia Kameni & Mark Priore Duo au festival Jazz en Avril à Roanne

C’est au théâtre de Roanne que continue le festival Jazz en Avril, organisé par Canal Jazz, pour une soirée de rêve dans une ambiance intimiste entre piano et voix.

Imaginez quelques notes jouées tout en douceur par Mark Priore sur les touches du piano, un jeu marqué par une profonde culture classique, une belle recherche harmonique dans ses arpèges(*). Nous sommes suspendus à cette beauté du son quand, sur un pianissimo, discrètement, arrive Célia Kameni. Sa voix chaude se pose délicatement sur ce tapis de velours. Cette soirée s’annonce plus que bien et le public ne s’y trompe pas. Une belle improvisation dans la légèreté avant le retour du chant qui se finit dans un souffle alors que nous retenons le nôtre. C’était une composition de Mark qui s’enchaîne sur une de Célia, le piano toujours dans la légèreté accompagné du sifflement de Célia qui paraît lointain dans une maîtrise parfaite du son. Le rythme se fait plus marqué au piano, le ton monte et le chant devient puissant avec un peu de réverb avant de revenir à la douceur puis de terminer dans un sifflement repris délicatement par le piano.

Nous allons vibrer ainsi tout au long du concert avec ces deux artistes en perpétuelle communion.

La suite du programme tourne autour de reprises de chansons qui les ont marqués en commençant avec La lune et le soleil sur un rythme syncopé au piano. Out of my mind d’Erikah Badu, chanson sur la souffrance d’un cœur brisé, la puissance de la voix de Célia nous fait palpiter. Chorus de Mark avant que le chant ne se pose sur des arpèges et ne se transforme en improvisation qui glisse dans les aigus avant de se finir sans micro en parlant devant la scène. Les applaudissements en disent long sur la connexion entre le public et les musiciens.

Un peu de portugais sur Imagina de Jobim, valse entraînante, agrémentée de belles envolées très harmonieuses au piano et toujours la facilité déconcertante d’interprétation de Célia.

Nous repartons en anglais avec Thou swell de Richard Rogers, Mark part dans un style ragtime, la chanson est joyeuse et le regard pétillant de Célia éclaire son plaisir de partager la musique.

Avec ses harmonies particulières et ses dissonances délicieuses, The Peacocks nous ramène à la douceur avant de s’enchaîner sur Il Pleut plus ternaire, piano solo, la main droite danse frénétiquement sur les touches. Avec un toucher savamment dosé et une écoute intense, Mark Priore cultive une esthétique sonore élégante ; quel bonheur pour les oreilles.

Une surprise nous attend avec une composition de Philippe Katerine, Moi-même, chanson très douce pleine d’amour délicieusement interprétée par Célia.

Les Bee Gees sont également de la partie avec une magnifique reprise de How deep is your love sur laquelle les spectateurs sont invités à chanter, le début est un peu timide puis une fois le chant installé, Célia improvise par-dessus face à nous, sans micro. Le plaisir est partagé.

Célia prend la parole pour remercier l’organisation du théâtre et de Canal Jazz, et apprécie vraiment le soutien des musiciens et notamment celui de Célia Forestier.

Le dernier morceau, chanson de Steve Allen, The Gravy Waltz, nous permet d’apprécier une nouvelle manière de placer sa voix façon très Gospel de Célia décidément très à l’aise dans toutes les tessitures et différents timbres.

Le rappel est sans appel, le public en redemande et ils ne se font pas prier pour interpréter Come into my arms de November Ultra. Célia présente ce chant comme « une pommade à appliquer pour faire du bien et hydrater » et j’ajouterai qu’elle hydrate également les yeux !!!!

Quelle douceur, délicatesse, sensibilité et beauté de la part des deux acolytes en permanente connexion et avec une très belle complicité.

Merci à Canal Jazz pour cette magnifique découverte, et n’hésitez pas à aller les écouter, même ceux qui prétendent ne pas aimer le jazz ne peuvent rester insensible.

* confession d’après concert : au tout début de ce prélude instrumental, la sonnerie de téléphone d’un spectateur étourdi a fourni à Mark matière à une improvisation subtile sur quelques mesures avant de revenir à son propos initial.

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