01/04/2025 – Felsenmeer au Périscope pour le Récif Festival

01/04/2025 – Felsenmeer au Périscope pour le Récif Festival

Comme il était annoncé dans la newsletter Jazz-Rhone-Alpes.com que le Récif Festival – co-organisé par le Périscope et la société de production lyonnaise Baam Productions- promettait de nous sortir de quelques sentiers déjà battus et éventuellement de nous promener vers d’autres contrées où les notes sont sans doute plus vertes et printanières que les traditionnelles bleues…

Donc, plein d’espoir printanier, je me suis laissé porter vers ce lieu que j’aime bien tant au niveau de la programmation, de la qualité du son et de la qualité de son accueil.

Et, là, dès le premier concert, j’ai été ébloui et enchanté du concert de la formation Felsenmeer.

Pour décrire ce concert, je dirai : Felsenmeer… du vertige jusqu’à l’envol.

Tout d’abord, je vais vous faire découvrir cette formation. Et je vous avoue que j’ai un peu de mal à les définir comme un quartet ou un quatuor ?

Composé de Joséphine Besançon aux clarinettes (le pluriel est important !), Fanny Bouteiller à la contrebasse, Charles Paillet à la guitare et Matheo Ciesla à la batterie, nous pouvons déjà noter que la parité est de rigueur et je vais ensuite découvrir que l’équilibre ne s’arrête pas à la composition de cette formation.

Joséphine Besançon prend la parole et nous détaille brièvement l’histoire de cette formation. La création du groupe est toute récente. Elle date de juillet 2024, à l’initiative du Périscope qui permet aux jeunes musiciens de se rencontrer et de travailler ensemble dans le cadre du dispositif TanDEM. Et pour une formation qui n’a pas encore soufflé sa première bougie, je comprend vite que ces quatre-là n’ont pas perdu leur temps…

Joséphine poursuit en nous dévoilant un peu du programme qu’ils ont élaboré pour ce concert. L’idée porteuse de leur première inspiration est le « vertige ».

Elle explique que ce thème lui a été « soufflé » par un thème classique auquel elle a participé (dont j’ai oublié le nom).

Ayant déjà entendu à moult reprises cette source d’inspiration, je tends l’oreille avec une petite réserve tant j’ai déjà beaucoup entendu sur ce sujet. Vertige de la page blanche, vertige sensoriel, etc.

On peut même ressentir un léger vertige de la part de ces jeunes musiciens, car ils ont le privilège ou la charge d’ouvrir ce festival de cinq jours et dix-huit concerts. De plus, je pense qu’il s’agit là d’un de leur premier concert sous « l’enseigne » Felsenmeer, et on comprend que plus d’un ressentirait un certain vertige. C’est bien normal !

Et, à partir de ce moment, je vous avoue que ma prise de note est devenue impossible ! Je me suis fait cueillir, je me suis laissé porter par les créations et l’exécution de ces quatre compères !!!

Nous avons bien senti que le premier morceau, voire la moitié du second étaient empreints d’un petit vertige au sens propre. Mais immédiatement, le public entier a réagi, ressenti comme moi le plaisir de leur jeu, de leurs compositions, leur interprétation impeccable et l’écoute de tous est devenue attentive, délectable, encourageante.

Je vous livre la playlist tout brut : Chute, Lundi, Quicksand, Hymne, Meltem, Estran, Eiscir, Chaable, Relief, Arbre.

Au long de tous ces morceaux, et c’est là que je ne sais les définir comme quartet ou quatuor, l’écriture est parfaite, magnifiquement équilibrée tout en restant imaginative. Mon ressenti m’incite à penser que l’on était plus dans de la musique très bien écrite que dans de l’improvisation absolue. Les amateurs exclusifs de free ou d’impro resteraient peut-être sur leur faim. Mais, quel bonheur dans cette écoute de leur musique tellement bien construite et équilibrée ! Pour mon compte, je me suis régalé.

Pour évoquer chacun de ces jeunes musiciens, je vous dirai que Joséphine Besançon m’a enchanté notamment avec sa clarinette basse, elle sait la faire chanter, la rendre mélodieuse au point que je m’interroge encore de l’usage trop répandu du sax ténor que l’on voit partout. Elle nous a également démontré son bel usage de la clarinette soprano ainsi que de la clarinette piccolo.

Quant à Fanny Bouteiller, on sent qu’elle maîtrise sa rythmique, elle suit, rebondit quand il faut et elle sait même introduire certains morceaux avec le sourire qui éclaire son visage complice.

Quant à Charles Paillet, il est au diapason de ses consœurs. On entend la maîtrise de l’instrument. Ses quelques solis nous prouvent déjà son talent.

Quant à Matheo Ciesla, que dirais-je de plus qu’il accompagne merveilleusement ses trois amis, ni trop fort, ni trop faible. Egalement la partition lui réserve quelques pages où il peut s’exprimer pleinement et nous faire plaisir tout aussi pleinement.

Pour conclure, car j’ai déjà été fort disert, vous comprendrez que je me suis régalé à l’écoute des quatre de Felsenmeer. Mon âme d’artiste a été comblée à l’écoute de ces musiciens au service d’une œuvre, la leur, et non l’inverse ! Si je voulais en prêcher en leur faveur, j’inciterais volontiers les programmateurs de la région et d’au-delà à les booker, cela pour le plaisir de leurs publics respectifs.

[NdlR : Merci à Jean-Claude Sarrasin pour le prêt de ses photos]

Auteur / autrice