L’Eclipse, nouveau lieu pour la suite du festival à Roanne, bar ouvert en septembre 2024 qui propose, une soirée par quinzaine, un concert rock, fusion, électro, techno ou jazz.
Le lieu déborde de vie, beaucoup de jeunesse, mais pas que. Ce soir donc coorganisation entre l’Eclipse et Canal Jazz pour accueillir UVF ( Urbani Vallade Forestier), trio de choc entre professeurs et musiciens de talent.
Les deux premiers morceaux, Rue Scoff et Etude 5, sont des compositions de François Forestier, inspirées par deux guitaristes qui l’ont beaucoup influencé : John Scofield et Mike Stern.
D’entrée, nous savons à quoi nous attendre avec un son énorme, des solos féconds et une rythmique à toute épreuve. Si François n’est pas très bavard, il se rattrape dans ses chorus, le manche de sa guitare noyé sous la cavalcade de ses doigts, dans de grandes envolées très agréables pour nos oreilles. Raphaël Vallade n’est pas en reste, et s’il débute son improvisation délicatement cela ne va pas durer et sa verve est aussi impressionnante, tout cela parfaitement soutenu par Yannick Urbani à la batterie.
Le trio fonctionne à merveille. Nous continuons avec une belle ballade, Christmas, très harmonieuse avec quelques dissonances bien amenées.
Gros Blues nous laisse deviner le style de ce morceau, écrit pour Yannick, avec une musique beaucoup plus décalée. Un très beau solo de basse suivi d’une improvisation out de guitare tout à fait dans le style du morceau. Bien entendu, Yannick prend également la parole à son tour enflammant le public qui s’est approché de la scène sans hésiter.
La guitare amène seule le thème très calme de Detrois, puis la basse le réexpose accompagné par la batterie tout en finesse. Ce morceau qui fait penser à Uzeb se termine avec beaucoup de douceur et de belles harmonies. C’était pour nous préparer à la suite avec Olga, aux accords bizarres, très rythmé, au nombre de notes à la seconde impressionnant qui nous amène dans un fortissimo magistral, alterne des moments de douceurs pour mieux remonter dans les tours.
La pause est bien méritée.
UVF calme un peu le brouhaha du lieu sur un thème très cool suivi d’un chorus de guitare, accompagné délicatement par Yannick avant que François ne se déchaîne. Même effet avec Raphaël qui aime alterner douceur, harmonie et rythmes endiablés.
Embarquement immédiat dans En voiture Simone, dernier né de Yannick, très enlevé. Suivent El Faras, belle ballade avec de jolies envolées à la guitare, El Mouthier très disharmonique, Mon Bon Blazz entre blues et jazz sur lequel le trio joue sur l’alternance de puissance sonore et de douceur. L’impro de basse est très chaudement applaudie.
Nous terminons avec Anatoli, tout à contretemps sur un tempo hyper rapide. Nous pouvons apprécier à nouveau la dextérité de François et de Raphaël sur leurs cordes ainsi que celle de Yannick sur ses peaux et cymbales.
Encore une belle soirée concoctée par Canal Jazz qui laisse entrevoir une suite délicieuse pour nos délicates esgourdes.
