
Canal Jazz termine cette quatrième édition de Jazz en Avril avec un musicien à la réputation bien ancrée dans le monde du jazz d’une simplicité incroyable. Dès six ans, il jouait déjà de la flûte traversière.
Magic Malik présente « Jazz association » qui a l’ambition de se faire plaisir avant tout, revisite les standards en se les appropriant à leur manière ; dans l’affaire, la modernité, c’est eux ! L’équilibre du groupe est fondé sur la collégialité, comme sur la place du village où tout le monde peut venir s’exprimer à titre individuel, à condition que ce soit pour le bien collectif.
Le piano et la batterie rentrent sur Oriental Folk Song, accompagnés de quelques notes à la contrebasse et invitent Malik à installer un chant dans sa flûte doublé par la trompette dont le son se noie dans celui de la flûte. Quelles beautés de son et d’harmonie. Le rythme s’installe ce qui permet à Malik de partir dans un chorus complètement out, ce qui va caractériser ces musiciens à la recherche de sons sur des extensions d’accords pas toujours facile à suivre. Il passe tout doucement la main à Hector Lena Schroll, très bavard à la trompette. Le piano, lui, est très discret, mais va aussi y aller de son improvisation. Le thème revient, entrecoupé de quelques interventions de Stefano Lucchini à la batterie. La fin se fait tout en douceur entre flûte et trompette, nous retenons notre souffle devant tant de beauté.
À nouveau un standard de Wayne Shorter, The Big Push, très swing. Il règne une belle énergie dans le groupe. Cette fois, c’est au tour de Damien Varaillon, à la contrebasse, de se libérer dans un magnifique chorus suivi de celui de Malik qu’il introduit à la voix puis à la flûte avant de se lancer dans une discussion très animée avec la trompette. Maxime Sanchez prend également la parole au piano dans une très belle interprétation.
Le thème de Lelola est présenté à la flûte, dont le son est vraiment très beau, rond et chaud avec quelques notes à la voix sur un fond délicat de batterie aux balais. La voix de Malik devient puissante et impressionnante dans les aigus, ce qui contraste avec la douceur de la flûte. Le tempo s’anime et le chorus de Malik part à nouveau en dehors sur une ligne de basse implacable, suivi par la trompette puis le piano qui ramène la douceur.
Tout le monde s’exprime complètement librement, soutenu par une rythmique parfaite, autant à la contrebasse qu’à la batterie qui se tient le tempo et s’adapte aux délires des musiciens.
Un morceau sur lequel Malik chante une note et en joue une autre sur sa flûte sur un motif très oriental. Le piano donne le top pour un tempo plus enlevé, lançant un solo de flûte vivement applaudi, de piano puis de trompette qui s’arrête net pour laisser le thème revenir.
En rappel, un dernier morceau écrit par un élève à son professeur de flûte. Le piano rentre sur des accords et des notes très syncopées, puis les soufflants émettent des notes tenues qui frottent entre elles puis la trompette utilise le souffle continu pour soutenir le chorus de Malik, avant que les deux entament un dialogue hyper rapide, aucun ne laisse la place à l’autre. Finalement la trompette cède sur une note tenue à nouveau en respiration circulaire.
Merci à tous ces artistes de nous faire découvrir toutes les manières de s’exprimer par le son, pour le plaisir de partager, pour l’échange permanent des connaissances et expériences de chacun, leur gentillesse, leur humour, leur humanité. Merci à la musique vivante d’exister et aux spectateurs de se déplacer pour la vivre et permettre aux associations comme Canal Jazz d’exister et de perdurer.
Dès demain, la prochaine édition de Jazz en Avril sera sur l’établi.