
C’est une grande soirée pour le Quartier Latin Jazz Club qui peut afficher en co-production avec le Rhinojazz(s) et Jazz à Vienne le quintet de Kyle Eastwood.
Après les présentations d’usage le concert peut débuter.
Le contrebassiste et bassiste de renom Kyle Eastwood, fils du légendaire Clint, a réuni son talentueux quintet pour présenter son projet « Cinematic ».
La formation, véritable melting-pot de talents européens, alignait aux côtés d’Eastwood le pianiste britannique Andrew McCormack, dont la finesse et la créativité sont unanimement saluées, le batteur Chris Higgimbotom, dont le groove solide et inventif promettait de donner une assise rythmique captivante, et un flamboyant duo de soufflants : le trompettiste et bugliste Quentin Collins, dont le phrasé précis et mélodique est une signature, et le saxophoniste britannique Brandon Allen, dont la sonorité chaleureuse et l’improvisation inventive sont très appréciées.
Le programme de ce soir sera exclusivement composé de musiques de films de Clint Eastwood nous annonce le fiston en insistant sur le plaisir de retrouver la région. Il est citoyen d’honneur de Vienne et a déjà été programmé trois fois au Rhinojazz(s), c’est dire qu’il ne nous est pas inconnu. Il s’agira donc d’une relecture jazzistique de thèmes « eastwoodiens » du septième art, de revisiter des bandes originales emblématiques, les décortiquer, les réarranger à la sauce jazz, en conservant l’âme des mélodies tout en y insufflant la liberté et l’improvisation propres au genre.
Le set démarre sans round d’observation avec Cool blues de Charlie Parker, très enlevé ; morceau que l’on retrouve évidemment dans « Bird » (1988)
On passe sur un thème beaucoup plus « classique » aux accents de JS Bach de John Williams issu de la B.O. de « La sanction » (1975).
Pour Claudiia’s theme du film « Impitoyable » (« Unforgiven », 1992) Kyle passe à la basse électrique pour un duo avec le bugle avant de laisser place à un long solo de piano. Un morceau tout en délicatesse.
Arrive un autre grand compositeur de B.O. : Lalo Schifrin avec les thèmes de « L’Inspecteur Harry » (1971) puis « Magnum Force » (1973). Brandon Allen au ténor se fait de nouveau entendre dans un somptueux et très vif dialogue avec la trompette de Quentin Collins.
Il suit une composition de Kyle pour le film « Letters from Iwo Jima » (2006).
La musique de « Grand Torino » (2008) a été écrite à quatre mains par le père et le fils. Kyle revient à sa contrebasse « David Gage Czech-Ease » (modèle conçu pour pouvoir rentrer dans les taxis new-orkais) pour une entame très mélancolique, accompagné du piano très discret et de quelques cymbales. Puis Brandon Allen développe le thème au sax alto, et enfin c’est au tour du bugle Superbe !
Avec la B.O. du film « Pour une poignée de dollars » (1964), Kyle annonce l’un de ses compositeurs favoris « Il Maestro » Ennio Morricone. Le morceau est entamé par un long solo de contrebasse.Très applaudi.
Le rappel se fera sur le thème reconnaissable entre tous de « Le bon, la brute et le truand » (1966) du même Maestro.
Kyle Eastwood: contrebasse et basse
Andrew McCormack: piano
Chris Higgimbotom: batterie
Quentin Collins: trompette et bugle
Brandon Allen: saxophones ténor et alto