Pour son premier passage sur la scène du Théâtre Antique, le clarinettiste de jazz klezmer David Krakauer nous convie à une explosion de bonnes vibrations (« good vibes explosion ») grâce à un savant mélange de musiciens très diversifiés tant par leurs origines que par leur instrumentation et pratique musicale : une pianiste-accordéoniste-violoncelliste sud-africaine (Kathleen Tagg), un bassiste de jazz, une chanteuse-rappeuse québécoise, un percussionniste-flûtiste iranien (Martin Shamoonpour) et un guitariste également adepte de l’oud (Yoshie Fruchter). On s’en doute, tout ce gombo ne peut produire qu’une musique positive pleine de tolérance, de générosité et d’humanité avec un message porteur de paix et d’universalisme.
Au fil des morceaux, David Krakauer nous convie à un voyage autour du monde, tout d’abord à Montréal avec Jammin’ with Socalled (rappeur canadien qui avec Fred Wesley participait au précédent projet de David Krakauer, « Abraham Inc. »), départ ensuite vers la Pologne pour une polka très enjoué qui réveille les gradins, Krakky’s rainbow polka. On passe ensuite à un calypso pour rendre hommage à l’homme engagé qu’était Harry Belafonte avec Bella’s calypso pour lequel la rappeuse Sarah MK a écrit des paroles en français. Avec North country square danse, nous sommes conviés à faire la fête et à prendre du bon temps malgré nos différences. Dans le traditionnel country I’m a poor wayfaring stranger (popularisé par la chanteuse Emmylou Harris), le groupe se plait à mélanger influences et sonorités arabes, juives et chrétiennes tant à travers le chant lancinant du bassiste Jerome Harris que par l’accompagnement à l’oud de Yoshie Frushter. Pour le final, c’est un retour à la tradition klezmer en regardant du côté de la Pologne et de l’Ukraine, mais aussi pour inviter le public à danser derrière la clarinette toujours alerte et enjouée de David Krakauer.
Voir la chronique de François Robin :
