rVingt ans déjà! Un peu partout la presse, les réseaux sociaux reviennent sur le décès de Claude Nougaro ! Ah le culte des hommages! Ici attendu, souhaité et plus que mérité!
Le jazz club de Grenoble n’a pas dérogé à cette tradition.
Un esprit lunaire, un brin sectaire, un lunatique amer pouvait craindre une soirée karaoké sous l’hommage préparé…mais c’était mal connaître nos lascars du Jazz Club de Genoble ; Ils se sont attachés à prendre et nous donner du plaisir avec des thèmes peu connus du Roi Claude, le Nougaro de Toulouse et d’ailleurs le Nougayork inventif, notre bien aimé Nougaro, Héro du rythme et de la rime, des jeux de mots qui soignent tant de maux.
L’intelligence première de cette soirée a consisté à choisir des thèmes peu souvent joués et entendus comme Le piano de mauvaise vie, Dors en Paix, Pépé, Chanson pour le maçon, Façon Chaplin...qui comme les autres chansons d’ailleurs, révèlent le talent poétique de Claude Nougaro. L’attente du public (Il bissera deux fois les musiciens, dans une salle Stendhal pleine comme d’habitude) est satisfaite à la fois par la surprise d’entendre des thèmes généralement peu connus et le plaisir de retrouver, Cécile ma fille, le Jazz et la Java, A tes seins, Mater, Bidon ville (Berimbau), Sing sing song (Work song) et Petit Taureau où sont célébrés tour à tour, la paternité, la Nature, la Fraternité, la virilité, l’amour…
Fredéric Woutaz de l’avis de tous, a excellement chanté. Il s’est préparé avec passion pour ce concert dans lequel il a particulièrement soigné la diction. Diction si spéciale de Nougaro qui rend ses textes percutants, explosifs (Quatre boules de cuir!). Ce mariage du jazz et de la poésie, du rythme des mots et de la musique, personne ne l’a réalisé, ni avant, ni après lui.
Et puis, deuxième choix judicieux, le trio qui accompagnait Frédéric est un trio éprouvé. Salvatore Origlio à la batterie (un autre aficionado de C. Nougaro, qui l’a connu personnellement et qui swingue sur la meilleure cymbale de la région); Malcolm Potter à la contrebasse, qui n’a pas son pareil pour installer un tempo, pour démarrer un « walking »; et le pianiste tout terrain qu’est Alfio Origlio, tellement inventif, mélodique dans ses chorus, swinguant dans les accompagnements. Ils ont tout trois installé un climat, une musicalité, un groove, bref un accompagnement grand luxe et même plus puisque la part belle a été laissée à l’improvisation. Décidément, nous étions loin du karaoké
Le jazz, c’est pas toujours carat, mais c’est O.K.