Le public est assis en arc de cercle autour de Adrien Chennebault et ces personnes acceptent ce soir en silence de prendre part à ce chamaniste d’interactions subtiles.
Le concert débute avec un unique son, qui devient variation, dans une concentration intense et palpable. Une jeune enfant se couche sur les genoux de sa mère terrassée par l’émotion avec un beau sourire aux lèvres.
Ce n’est pas une écoute statique que nous propose Adrien Chennebault. Ce soir dans ce petit espace intime, c’est un scénario en développement, improvisé, organique, pensé jusque dans le placement des instruments.
Archet sur cymbale, le langage des notes, et frappe frappe le gong, rien n’est figé dans ce projet.
Sa main bat si vite sur le tambour que l’on perçoit la mailloche comme un trait blanc. Il dégage une puissance, sublimé par un chant, tribal, intercesseur. Avec cette superbe création, loin des codes habituels de la percussion, l’émotion est forte.
C’est un superbe voyage, rare, osé et inattendu. J’ai aimé me laisser porter, résister, et me laisser porter encore dans les harmoniques graves et infinies du cercle de notes décliné en langage.
