La seconde soirée du nouveau festival Récif se déroule dans la magnifique Chapelle de la Trinité, un écrin naturel pour la musique de tous bords.
Nous y verrons en première partie le duo Célia Kameni & Juliette Serrad
Le duo annoncé avec Mark Priore a en effet été changé au dernier moment le pianiste souffrant ayant été hospitalisé.
C’est donc la violoncelliste Juliette serrad qui l’a remplacé au pied levé, c’est une proche de Célia et l’avait déjà accompagnée ici en novembre dernier (voir ici).
Les premières notes s’égrènent du violoncelle, intenses. Le public est en suspension. Le sujet est grave Black Is The Color Of My True Love’s Hair (dont on connait la reprise de Nina Simone) est magnifiée par cette interprétation intimiste.
On part sur de la pop avec Cranes in the Sky de Solange puis suit Fairy tale une composition de Juliette Serrard puis une composition d’une autre amie lyonnaise Sarah Mikowski De doute et de joie.
Ce remplacement de dernière minute est une aubaine, le violoncelle très discret devient un cocon pour la voix de Celia qui se livre pleinement sur la délicate nappe de notes servie par Juliette.
Les vocalises deviennent cristallines et envoûtantes.
Est-ce que tu penses à moi, encore une chanson de Juliette Serrad.
Final sur une chanson écrite avec ses amies Yael Naim et Lara Cahen «tu sais la pluie … »
Le public est sous le charme de la grâce offerte et en redemande.
Rappel il y aura donc avec une reprise de Come to my home.
Harold Lopez Nussa
Après un court changement de plateau, le pianiste cubain Harold Lopez Nussa entre en scène, chemise estivale et baskets funky. L’été s’annonce et sa musique rayonne.
Son style est foisonnant entre dissonances ajustées et citations de Bach et bien sûr le « Son » cubain sur un vieux standard traditionnel. Le changement de planète est quasi instantané.
Il reprend ensuite à sa manière deux compositions d’un musicien cubain (dont je n’ai pas compris le nom).
Bien formé à l’école cubaine Harold est un pianiste virtuose et expressif, avec une main droite énergique.
Suit une composition Herencia (Héritage) dédiée à son oncle Ernán López-Nussa également pianiste. Et fort logiquement il entame ensuite une composition de celui-ci De montillo. Un morceau volcanique.
Une ballade bienvenue calme le jeu.
Harold habite désormais en France mais il n’oublie pas sa patrie et nous propose un nouveau détour par le « Son » cubain. Ça part en improvisation avec un passage par du cha-cha-cha avec la participation du public.
Pour le rappel il reprendra un standard cubain, El manisero… en le triturant bien.
Une magnifique soirée avec deux ambiances bien différentes.