En cette fin d’après-midi, nous rencontrons trois musiciens qui ont pour ambition de nous partager quelques connaissances sur le jazz. Alors que nous ont-ils raconté ?
Mais d’où vient le jazz ? D’afrique ? D’espagne ? D’Amérique ? Quand ? Pourqoi ? Qui a inventé le jazz ? Comment s’est-il peu à peu construit ?
Grégory Théveniau explique, devant une salle pleine, la venue des esclaves africains en Amérique depuis le XVème siècle jusqu’au XIXème siècle, leur culture, leurs chants, leur travail, leur migration vers Chicago, la ruée vers l’or. Même les musiques militaires ont aussi contribué au devenir du jazz.
Le ragtime en est une des premières formes. Photos, vidéo, et extraits joués par les trois compères. On écoute des extraits des musiques de rues à La Nouvelle-Orléans qui participaient à tous les événements de la vie : funérailles, mariages, fêtes religieuses…
Mais aussi les Delta blues, les négro spirituals, les parades colorées et vivantes.
Le jazz évolue d’une mélodie à la répétition de celle-ci vers des improvisations.
Au début du XXème siècle, le jazz Nouvelle-Orléans rentre dans les salons. Le mélange des musiques et l’improvisation prennent de plus en plus de place. Les chorus (c’est ainsi que l’on nomme les parties improvisées) deviennent de plus en plus consistants.
Stéphane Foucher nous montre comment est constituée une batterie et son évolution.
Une caisse claire (nommée aussi tambour), une grosse caisse, des toms, des cymbales, des baguettes, une pédale Charleston… Il joue pour nous faire entendre chacun de ces instruments ainsi que leur usage dans le temps pour suivre l’évolution des musiques et leurs interactions avec les autres instruments. Peu à peu, le simple accompagnement se transforme en une interaction dans l’exécution d’un thème. On peut créer des mélodies uniquement pour la batterie. Dans les années 60, la façon de tenir les baguettes évolue afin d’apporter plus de force dans la musique. C’est en musique, bien sur, que Stéphane nous fait partager ses connaissances.
De grands musiciens sont entrés dans nos mémoires.
Nous n’avons pas oublié ce trompettiste exceptionnel qu’était Louis Armstrong ! Né à La Nouvelle-Orléans en Louisiane en 1901, il suivra la migration vers Chicago en 1922. Il y construira une exceptionnelle carrière.
Rappelons-nous aussi la période du Swing dans les années trente avec le pianiste et compositeur de jazz Duke Ellington ou le pianiste Count Basie …Il est spectaculaire de constater combien de solistes obtiennent une très grande notoriété.
On distingue les rythmes binaire à deux temps, et les ternaires à trois temps.
Nos trois musiciens illustre cette période en interprétant Night and Day de Cole Porter. Ils sont fortement applaudis par le public.
Benoît Thévenot au piano nous montre également comment son instrument n’a plus comme seul rôle l’accompagnement des autres instruments. Le jeu a maintenant libéré la main gauche du pianiste…
Toutes les conventions d’autrefois ont changé à l’intérieur de l’orchestre. Par exemple, maintenant, une mélodie courte sera jouée successivement deux fois alors qu’une mélodie longue ne le sera qu’une seule fois. A la fin d’une mélodie, la dernière phrase sera jouée deux fois, etc…
Dans les années quarante apparaît le Be Bop : une suite d’accords plus complexes harmoniquement, plus rapide, joué par de petits groupes de musiciens noirs (par opposition aux Big Bands de musiciens blancs de la période précédente).
Nous écoutons notre trio sur un medley de deux morceaux de Charlie Parker : Quelle exubérance !
A la fin des années quarante, en opposition au Be Bop, apparaît le Cool Jazz appelé aussi le Jazz West Coast (joué à l’ouest des États-Unis essentiellement).
On écoute notre trio sur Django, un morceau de John Lewis .
Dans les années cinquante, le Hard Bop se joue en quintet essentiellement avec une contribution essentielle des batteurs comme le groupe des Jazz Messengers.. On se délecte avec Blue March.
Venant du Brésil, la Bossa Nova est bien illustrée par Carlos Jobim que l’on écoute avec plaisir.
Il y aura ensuite le Jazz Modal représenté par Miles Davis ou John Coltrane, ou encore le Free Jazz qui fait disparaître le swing, les mélodies, les accords, mais surtout les conventions, représenté par Ornette Coleman. Cette musique n’est jouée que très rarement de nos jours, sauf comme musique de film.
Quant au Jazz Funk des années soixante, créé par James Brown,on note que le bassiste devient soliste. On apprécie Head Hunters de Herbie Hancock par nos compères.
Tous ces styles de jazz sont encore joués de nos jours. Vous avez le choix !
Le public, très attentif, a suivi cette belle et très intéressante présentation. Vous pouvez contacter ce trio de musiciens au Crescent Jazz Club de Macon sur leur site internet.
- Grégory Théveniau : blabla & basse
- Benoît Thévenot : piano
- Stéphane Foucher : batterie