Solar Ship comptait au départ cinq musiciens puis ils se sont retrouvés à deux soufflants, le bassiste se glisse à la batterie, voilà comment leur est venue l’idée d’utiliser deux saxophones chacun, avec des harmonisations à quatre voix, et ça marche plutôt très bien.
Froggy Beat (tempo de la grenouille), clin d’œil aux anglais, démarre sur un duo saxophone ténor et baryton joué par Franck Pilandon, l’un pose une note continue et l’autre joue la mélodie. Pierre Larrat quant à lui entame une basse continue sur son sousaphone en respiration circulaire. Adrien Daguzon se joint à eux avec son alto et son ténor qui joue la mélodie et servira à la première improvisation, accompagné par le baryton, le sousaphone et un jeu tout en finesse d’Antony Miranda à la batterie. Le set commence vraiment bien, ces musiciens sont très bons et vont nous ravir les oreilles.
Place à Pierre qui souffle et chante à la fois dans son sousaphone, sur Mange Ténor, inspiré d’une bourrée auvergnate, avec cette fois les ténors en notes piquées. Ils se répondent et donnent l’impression d’une multitude d’insectes virevoltant dans l’air sur des mesures impaires parfaitement maîtrisées par le batteur. Très belle impro de Franck au ténor, interrompu pour quelques mesures par Adrien à l’alto et ténor ; c’est inattendu et cela produit son effet. Des modulations, une pincée de virtuosité tout en restant harmonieux, des nuances, bref, que du bonheur.
Nous poursuivons avec Nabab, dédicacé aux gens riches qui, malgré l’argent, ont aussi leurs problèmes. Des rythmes improbables à la batterie et un très beau phrasé d’Adrien au ténor sur un solo très chantant.
Une composition d’Adrien : La Mort du Dernier Rhinocéros Blanc, sur laquelle Solar Ship a tourné un clip dans les forêts bourbonnaises non loin de Tronget. Coups de klaxon d’Adrien à l’altoténor accompagné d’une courte mélodie par le ténor de Franck qu’il module avant que les deux ténors ne chantent tristement sur une marche du sousaphone et des envolées légères sur les cymbales d’Anthony. Le rhinocéros crie (sousaphone) et les ténors lui répondent avant qu’une danse frénétique s’empare des musiciens.
Un morceau tout nouveau enregistré la semaine dernière ; South Out très rythmé, dansant, puissant et aux sons répétitifs poursuit le set.
Nous finirons sur So Wet, en hommage au saxophoniste, rappeur, Soweto Kinch. Entrée en matière dans une grande envolée lyrique et chaude du baryton qui va nous honorer d’un superbe chorus, parfois presque un son de trompette, des notes longues entrecoupées de souffles très légers, quelle maîtrise de la part de Franck. S’ensuit une improvisation de Pierre sur une partie plus calme du morceau.
La soirée commence très fort, ce groupe, si vous ne le connaissez pas encore, n’hésitez pas à aller l’écouter. Les musiciens sont heureux de jouer, se déplacent sur scène, rien n’est figé, l’énergie est au rendez-vous et la technique au top.
