Quelle joie de revoir Jet Whistle. La première, c’était à un Doua de Jazz en 2022, le groupe avait fait forte impression (Voir ici). Tout était déjà en place. Il a accompli encore un sacré bond en avant. Musicalement, c’est le grand kif. Il a l’assurance d’un Uptake et les délires d’un Sun Ra. Puissance du son et du groove, musique populaire autant que savante, grande entente entre toute et tous, projet musical très cohérent, présence forte de chacune et de chacun. Je les trouve beaux et belle sur scène, avec leur maquillage et leur strass. Rien d’extravagant, simplement une posture très juste dans la théâtralité pour souligner leur univers poétique, entre le hors-sol et le tellurique. Ça ne fait pas que briller, c’est une musique puissante et sauvage portée par des artistes libres au meilleure de leur forme improvisatrice. Ça fait du bien aux oreilles, ça fait du bien au corps, c’est chaleureux et très proche de nous, de part cette capacité à passer d’un free ébouriffant, à une pulse électro magnétique, puis à une épure de la flûte, seule en scène, pour évoquer Cassiopée. Ces sortes de nuances sont des cadeaux. Jet Whistle te fait plonger au cœur des étoiles, c’est fou, et c’est pour mieux redescendre sur terre. Avec la voix assurée et espiègle de la compositrice et flutiste Fanny Martin qui parle de ce pays ancien qu’on quitte, de cette fin proche.
Ce concert est une vraie fête, comme on en croise rarement, une comète poétique illuminée par le soleil. Cet éclairage sur ce pays qui s’éloigne, est-ce une métaphore du bonheur qui s’en va et revient, la fin de tout ou le début de quelque chose, la hargne de se battre pour la vie ? En tout cas, ça fait pas semblant. C’est rassurant en ces temps de morosité ambiante.
- Fanny Martin: flûte
- Adlane Aliouche: piano
- Théo Fardèle: basse
- Jules Regard: trombone
- Elvin Mikaelian: batterie
