J’ai découvert Daniel Garcia par hasard lors d’une diffusion de son concert dans la salle de jazz amstellodamoise, le Bimhuis, programmé dans le cadre de la Biennale du Flamenco en janvier 2023.
La claque, comme on dit maintenant… même si c’est plutôt une caresse de l’âme en ce qui me concerne…
Quelle chance de le voir ici à Crest en cette fin de juillet torride avec son Trio. Des « killers » comme il se dit dans le milieu, mais euh là encore, pour moi plutôt des diffuseurs d’amour pur ! Daniel Garcia est habituellement accompagné du batteur Michael Olivera, (que nous avons déjà eu le plaisir de voir à Crest accompagnant un autre pianiste virtuose en la personne d’Alfrédo Rodriguez) et Reiner Elizarde à la basse, surnommé « El Negrón » (m’enfin ?). Ce dernier a été remplacé par une toute jeune contrebassiste espagnole de dix-neuf ans seulement, Alejandra Lopez, talentueuse avec une jolie présence scénique et belle tout court… ça promet !
Pour Daniel Garcia, le flamenco et le jazz sont de la même fratrie. Et il nous le démontre avec brio : notamment sur une « buleria » de Cameron de la Isla : « Potro de Rabia y Miel » (« poulain de miel enragé », si j’en crois la traduction de « lyrics translate ») que vous trouverez également sur son album « Travesuras » « Espiègleries ». Des rythmes très surprenants, comme on aime en jazz, ici en douze temps comme le veut la buleria, avec comme particularité que le douze est …le premier temps… ! Le morceau impose des mises en place tellement précises que c’en est vertigineux, et la jeune bassiste a déjà tout dans la tête, pas une partition en vue.
Le pianiste virtuose d’à peine quarante-et-un ans a de qui tenir. Il a étudié à Berklee avec Danilo Perez, qui, bien sûr, devint son mentor.
Ce soir, visiblement heureux d’être à Crest, il introduit avec simplicité et un visage radieux, toutes les pièces qu’ils jouent.
Puis…, il y a eu cette pièce au milieu du concert, qui l’amène à déployer tout son talent, sa technique et sa musicalité… un morceau qui nous a amené à la limite de la transe…
La magie suspendue au-dessus du public était presque palpable… un public qui respirait d’un même souffle, animé par tant de beauté…
Le public crestois est conquis, tout le monde en parle à l’entracte : est « scotché »-« halluciné »-les superlatifs fusent…
Personnellement, j’aurais bien vu ce concert là en deuxième partie pour aller me coucher avec ces sons et cette énergie-là dans mes oreilles et mon cœur (ce qui n’enlève rien du reste à la qualité du concert de Momi Maiga… !)
Un bijou de concert….
Le prochain album de Daniel Garcia sortira avant la fin de l’été chez Act et porte le doux titre de « Wonderland ».
