31/07/2024 – Claire Michael Quartet au Crest Jazz

31/07/2024 – Claire Michael Quartet au Crest Jazz

C’est le batteur Zaza Desiderio qui m’avait beaucoup parlé de cette musicienne pour qui il donnait sa batterie multiple ; il m’a ainsi fallu attendre jusqu’à ce jour, non sans avoir acquis le disque/projet « Mystical way », (fort bien accueilli par la presse spécialisée et qui m’a séduit également), qui sera principalement joué et avoir scruté les témoignages audiovisuels de la toile…

La multi-saxophoniste, flûtiste, vocaliste et compositrice Claire Michael, fut adoubée par Didier Lockwood, elle a depuis acquis une sérieuse réputation, a multiplié les expériences, les voyages et les concerts et a su s’entourer d’une équipe de killers dévoués. Elle développe avec eux une certaine énergie pour présenter un univers personnel singulier particulièrement multiple, souvent incantatoire et intériorisé, mais qui n’est jamais démonstratif. Se permettre également les relectures de quelques pièces majeures de l’histoire du jazz comme ces Giant Steps et Love Supreme de John Coltrane, définitivement les filles des anches aiment prendre le risque de faire revivre Le Maître avec ferveur et innovation encore, je pense à Lakecia Benjamin évidemment, mais là pour sûr ce n’est pas tout à fait la même planète…

Il y avait avec Claire, ceux du dernier projet et compagnons de routes avec le claviériste Jean-Michel Vallet grand spécialiste du Fender Rhodes, le bassiste groovy, volubile et mobile Patrick Chartol et bien évidemment Zaza Desiderio et son drive incessant à la batterie ; par le hasard des transports ferroviaires, le délicat trompettiste Hermon Mehari n’est jamais arrivé et c’est peut-être aussi ce qui a désemparé la patronne qui n’avait dès lors pas son quintet à disposition ?

Claire Michael survole toutes les influences de ce jazz qui nous poursuit depuis que quelques hurluberlus de génie secouaient les cocotiers du swing pour en faire tomber le bebop, d’autres ont fait ce qu’il fallait dans la foulée. Elle les a tous écoutés et ajoute indéniablement sa personnalité ainsi que cette touche brésilienne qui l’obsède également et que personnalise assurément Zaza. Alors pourquoi ces samples éculés des voix de Dali, Gabin ou encore Luther King sans effets ni saveurs réelles et pourquoi autant de paroles, comme pour se justifier ? Elle incarne assurément l’actualité d’un jazz contemporain fusionnel, authentique et multiple avec, il faut le souligner, un son magnifique sur chacun des instruments qu’elle sollicite, principalement le ténor ce soir ; oui, mais voilà, les frissons ne sont pas arrivés eux non plus. « Fusion, ma chère fusion », Claire l’aura sans doute envoyée sans me convaincre, le « live » n’était pas, ce soir, le reflet qualitatif de l’album.

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